Les fruits du FNRDA

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Il est loin maintenant le temps où nos marchés étaient exsangues, vides à désespérer la ménagère la moins exigeante. La fête prochaine des cerises de Larbaâ aura pour mérite, entre autres, de mettre en relief cette vérité : beaucoup de bénéficiaires dans le cadre du FNRDA sont aujourd’hui producteurs. C’est en 2000 que le premier mécanisme d’aide, sous l’appellation FNDA puis FNRDA, a été mis en branle au niveau du secteur agricole. A la place des actions ponctuelles précédentes, le secteur avait cette fois entre ses mains un programme qui permettait de prendre l’exploitation agricole à bras-le-corps dans une démarche intégrée qui posait le diagnostic, proposait en concertation avec l’exploitant un train de mesures aptes à tirer vers le haut les indicateurs économiques physique et financiers. La tâche s’avérait ardue et exigeait l’implication de tous les employés de l’agriculture, mobilisés pour la circonstance, du plus humble technicien en relation étroite avec le terrain à la plus haute hiérarchie administrative du secteur. Cette masse d’employés, disséminée aux quatre coins de la wilaya, fut vite prise dans un même élan fébrile, transcendant les tempéraments et les cloisons hiérarchiques, qui comportaient de la vulgarisation en direction des agriculteurs, la confection minutieuse des dossiers, leur examen au niveau de la commission de wilaya, les démarches bancaires et le suivi des bonnes exécutions sur le terrain. La direction des services agricoles, destination de tous les dossiers élaborés au niveau des subdivisions mais aussi réceptacle des questionnements et source des orientations, était en mobilisation permanente. Si les tâches à accomplir éprouvaient les capacités nerveuses des agents impliqués, force est de dire que le travail a été fait avec brio, d’autant plus que les conditions n’ont pas toujours été faciles.Le résultat est aujourd’hui édifiant : de véritables emplois permanents ont été créés sur les registres de l’apiculture, de l’arboriculture fruitière en plaine, des cultures irriguées notamment sous serres, des élevages. La mobilisation de l’eau et sa rationalisation ont été l’une des actions essentielles. Il en est de même de la multiplication des capacités de conservation.Le programme, général dans son fonctionnement, s’est adapté aux potentialités agricoles dans chaque région. Les zones montagneuses ont profité essentiellement d’actions de création et de confortement sur les volets apicoles et arboricoles ; les autres actions du programme n’étant pas délaissées chaque fois qu’une exploitation s’y prête. D’énormes réalisations se sont faites dans les plaines, portant sur les plantations d’espèces riches, le développement de l’irrigation, la mise en place de chambres froides, en plus des aides aux élevages et du soutien des cultures céréalières. En fait tout le territoire de la wilaya, des contreforts du Djurdjura aux vastes plaines de Draâ El Mizan, des pentes ventées et gélives d’Ain El Hammam aux terrains fertiles de Draâ Ben Khedda, s’est vu impliqué grâce à la synergie des efforts des agents agricoles et des fellahs conscients de leur intérêt à s’inscrire dans cette dynamique unique depuis l’indépendance. Et les résultats sont là, probants, massif, têtus. Nos marchés regorgent de légumes et fruits toute l’année, beaucoup de jeunes hommes et femmes s’investissent dans ce secteur redevenu valorisant. Six ans après le lancement du programme, ce n’est point une exaltation de thuriféraire ni de l’autodithyrambe d’affirmer que les employés du secteur de l’agriculture ont bien réussi la mission difficile qui leur a été confiée. Chapeau bas à tous !

Mustapha Amarouche

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