C’est par ces mots, ‘’courage, noble enfant !’’ que les jeunes Romains se donnaient du cœur à l’ouvrage : qu’il s’agisse d’un travail à faire, de l’adversité à combattre ou des bêtes du cirque à affronter, ils lançaient cette formule. Les jeunes Algériens, Dieu merci, n’ont pas de fauves à combattre mais les examens qu’ils s’apprêtent à affronter ne leur cèdent pas grand-chose en férocité. Les mathématiques, la physique, les sciences naturelles ou la philosophie, pour ne citer que quelques-uns de ces ‘’fauves’’ ne leur donnent pas de répit : du matin jusqu’au soir, ils doivent les nourrir de leurs efforts et de leurs peines ! Déjà, certains ne dorment que quelques heures, veillant tard dans la nuit et se réveillant tôt le matin. D’autres encore, ne se suffisant pas de l’école, multiplient les cours complémentaires. Alors, on devine dans quel état psychologique et moral sont ces pauvres garçons et ces pauvres filles, gladiateurs des temps modernes, héros des arènes de la science : un rien les irrite, une contrariété les met dans tous leurs états…Les parents tentent par tous les moyens de les rassurer, de les mettre à l’aise aussi mais en réalité, ils sont aussi angoissés qu’eux : c’est comme s’ils passaient le bac, le brevet ou la sixième ! En fait, on a beau déprécier l’école on a beau faire l’éloge du commerce et des affaires, les Algériens tiennent encore aux études et aux diplômes !Alors, macte animo generose puer, ce n’est plus qu’une affaire de jours !
S. Aït Larba
