Un meurtre pour rien

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L’idée de voler un véhicule germe dans la tête de O. M. qui en fait part à O. N.. Il ne restait plus qu’à choisir la victime. La station de taxi est toute désignée. Une Renault 19 semble faire l’affaire. Lors de l’interrogatoire, d’après la version qu’ils avaient donnée à la gendarmerie, au moment de monter dans le véhicule, les deux amis n’avaient pas encore l’idée de tuer. O. M. s’installe devant alors que son compagnon prend place derrière.Arrivés à la piste d’Aït Hami, ils décident de supprimer le propriétaire du véhicule qui, leur semblait-il, vu sa forte corpulence, ne se laisserait pas délester facilement de son bien. Ayant roulé 1 km et demi, le passager avant se retourne et fait un clin d’œil à son compagnon qui comprit le message et asséna deux coups de couteau au cou de Hamid qui reçut par la suite deux autres entailles au ventre de la part du second assassin. Celui-ci prend le soin de couper le contact du véhicule qui s’immobilise.A partir de là, pris de panique, ils multiplient les erreurs. Après avoir jeté le cadavre de leur victime sur le bas-côté de la route, ils prennent la fuite avec le véhicule. Sous l’effet de la peur ou ne maîtrisant pas la voiture, le chauffeur en perd le contrôle et sort de la route. Ne pouvant pas se dépanner, ils abandonnent l’objet de leur vol mais n’oublient pas les papiers, le téléphone portable et l’autoradio qu’ils jetteront plus tard, en même temps que l’arme du crime dans l’oued où ils se sont lavés. Ils continuent de laisser des traces puisque, en traversant le village de Tazaghart, ils discutent avec des gens et font allusion à des amis qui y habitent, ce qui va les perdre. Prenant la route d’Aït Allaoua, ils rentrent chez eux à Aït Ouabane les mains vides et un crime sur la conscience.Le lendemain, de bonne heure, les deux complices prennent la route de Sétif. De là, ils rejoignent Béjaïa d’où O. N. rentre à la maison, alors que O. M. prend la décision de s’attarder dans cette ville et se suicider.Pendant ce temps, le capitaine de la gendarmerie d’Aïn El Hammam, en personne, supervise l’enquête qui aboutit à l’arrestation du revenant (O. N.), mercredi soir. Quand à son complice, il ne cesse d’entrer en contact téléphonique avec ses proches. Il demande de l’argent pour disparaître. Lorsque vendredi matin il est arrêté à Tizi Ouzou dans un café, du côté de l’ancien marché de gros, il n’oppose aucune résistance. Aux gendarmes qui procèdent à son arrestation, il reconnaît son crime et désigne l’endroit où son ami et lui se sont débarrassés de l’arme du crime et des objets volés, qui seront récupérés par les enquêteurs. O. M. avoue être soulagé d’être arrêté car il avait décidé de se suicider. Son remords ne changera rien au cours des choses. Il aura tout le temps de méditer sur son sort, en prison.

Nacer B.

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