Grave déséquilibre budgétaire

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Le retard exorbitant mis dans le lancement des projets n’est pas pour arranger les affaires des populations qui vivent dans la précarité. Ce sont presque tous les secteurs d’activité qui sont touchés par l’insuffisance d’infrastructures. Le niveau des PCD en cours, de l’ordre de 20 000 000,00 DA ne représente, aux yeux de la population, qu’une goutte d’eau dans l’océan. Autre goulot d’étranglement de la commune, les dettes antérieurs sont évaluées a 19 000 000,00 DA dont 13 000 000,00 DA concernent Sonelgaz. “La municipalité possède comme capacité de règlement au temps actuel : 6 000 000,00 DA provenant des transferts de crédits antérieurs et 1 500 000,00 alloués par les pouvoirs publics comme subvention”, dira un adjoint-maire. Cette commune créée en 1929 est d’une superficie de 94,42m2 et d’une population d’environ 23 000 hab. La ville est érigée sur un large plateau entre l’oued Tassift et le village Takaâtz à quelque 400m d’altitude. L’expansion fulgurante du tissu urbain a été entamé dès l’Indépendance avec pas moins de 7 cités créées par des particuliers venant des villages environnants, fuyant la misère sociale à la recherche du bien-être que procure la vie citadine. Des lotissements anarchiques s’étaient formés à la périphérie sans pour autant qu’ils soient dotés des commodités indispensables pour la vie meilleure des habitants. A commencer par les réseaux d’assainissement réalisés anarchiquement par les particuliers dont les jetées d’égout étaient souvent abandonnées non loin des habitations empoisonnant la vie des habitants qui ne cessent de harceler la municipalité pour leur venir en aide par des projets qu’ils ne peuvent mener eux-même. Cette carence existe aussi bien dans des villages où des quartiers tout entiers sont dépourvus de réseaux d’assainissement, ce qui contraint les habitants à recourir aux foses septiques. Dans la plupart des cités, les AEP, ont été réalisés par les résidants sur fonds propres. Les sentiers desservant les cités n’ont jamais connu d’aménagement et leur état déplorable prolonge dans la désolation les résidants souvent éprouvés par le manque d’infrastructures de base à l’image de l’éclairage public qui se fait rare à certains endroits. Cette précarité du réseau routier frappe aussi le centre-ville qui montre un visage hideux et insalubre en été par la poussière et en hiver par la gadoue et par l’état de délabrement des trottoirs. Si la route principale traversant la ville a bénéficié de deux projets d’aménagement des trottoirs en phase de finalisation des travaux, le reste situé loin du regard des officiels attend toujours des projets similaires de réfection. L’électrification aussi n’est pas en reste des problèmes que vivent les citoyens de ces cités. Plusieurs habitations nouvellement construites souffrent du manque de branchements à l’énergie électrique et les résidants, prennent leur mal en patience en recourant au système de piratage chez les voisins. Dans les villages, la situation n’est guère reluisante. Takaâtz attend toujours un plan d’aménagement urbain. Les deux routes permettant l’accès au village, dont l’état laisse à désirer, leur projet n’a pas été retenu dans les PCD 2006. L’aire de jeux de proximité à laquelle le wali a octroyé une enveloppe de 1 500 000,00 DA pour la réalisation des vestiaires et d’une clôture, n’est pas encore lancée. “Il est plus facile de décrocher un projet que de le voir lancé”, ironise le président du CSA local. La cité Adha qui est à mi-distance de ce village et de la ville souffre aussi de l’état piteux des ruelles et de l’absence de l’éclairage public. A Seddouk Ouadda, les jetées d’égout tout au long de la rivière d’Irmane qui traverse le village ont créé des situations lamentables où la plupart des riverains se plaignent de la dégradation de leur environnement pollué par la prolifération de rats, de mouches et moustiques. Le quartier d’Agouni avait bénéficié d’un projet d’assainissement dont les travaux ont été arrêtés aussitôt lancés suite à une opposition des propriétaires terriens dont les parcelles ont été touchées par le projet. L’école primaire d’Ighil n’Djiber n’est pas épargnée par ce phénomène de pollution. Une bouche d’égout abandonnée, à environ 100m de cet établissement scolaire, de par les odeurs nauséabondes qui s’en dégagent, dérange les écoliers et le personnel exerçant. Toujours dans ce village, le quartier Amdoune situé au versant nord n’est pas pourvu d’un réseau d’assainissement et une cinquantaine d’habitants se sont rabattus à leur corps défendant sur les fosses sceptiques. A Tibouamouchine, les deux voies d’accès du village débouchant sur deux grandes placettes n’ont jamais connu d’aménagement. L’aire de jeux de proximité n’a pas connu de réfection depuis une vingtaine d’années et son état s’est complètement détérioré. Malgré les efforts conjugués de la population unie pour le forage de deux puits, les habitants souffrent toujours d’un manque d’eau, notamment en été. Auparavant, ce village bénéficiait de l’eau tirée de l’oued Soummam. Le secteur de la jeunesse est celui qui souffre le plus. Le centre de formation, seul trop plein des écoles locales d’où des centaines d’enfants sont exclus chaque année, n’arrive plus à répondre à la demande exprimée par les jeunes en quête d’un métier professionnel leur facilitant l’insertion dans la vie active. Toutes les disciplines sportives sont pratiquées dans la ville de Seddouk. Seulement, l’insuffisance des infrastructures sportives a incité certains moniteurs exerçant à titre privé dans les arts martiaux à créer leurs propres écoles dans des garages de fortunes loués chez les privés qu’ils ont aménagés en salles de sport. Les équipes de volley, de hand et de basket se plaignent de la fermeture de leur aire de jeux de proximité. Il s’entraînent dans la voûte sous des chaleurs torrides. Le prestigieux club local, le RC Seddouk où se regroupent des centaines de jeunes amateurs n’a pas échappé à la précarité. Avec l’école de football locale qui forme de jeunes talents nourrissant ainsi le club seniors de joueurs performants. Cette année, tout le monde s’y était mis (encadrement et supporters) pour aider le club à accéder au palier supérieur et les grands absents sont les autorités locales qui ne lui ont pas donné les moyens matériels et financiers à la mesure de réaliser les performances attendues. Le terrain datant de l’ère coloniale où s’entraîne l’équipe, résiste encore tant bien que mal aux forces de la nature et aux effets du temps. Il est livré aux prédateurs avec les portes et portails ouverts h/24. Depuis le temps qu’il a bénéficié d’un projet pour la réalisation de vestiaires digne de ce nom et celui-ci tarde a être lancé.Le chômage est la bête noire des Seddoukois, les projets tardent toujours à voir le jour dans la zone d’activité créée il y a plus d’une décennie pour juguler le chômage endémique dans cette commune, bien que tous les terrains aient été vendus. Les jeunes seddoukois n’ont d’autre choix que de s’investir dans des emplois saisonniers et précaires. Chaque après-midi, on les rencontre sur les routes des champs, des sacs de déchets ferreux ou en plastique sur les épaules, produits qu’ils revendent pour la récupération. Des tables de fortune des ventes, de gadgets et cigarettes sont dressées à chaque coin de rue. La gente féminine n’est pas en reste, elle est exploitée dans certains cas. Des privés sans vergogne alignent les salaires attribués à des jeunes filles employées à plein temps et 7/7 dans les magasins sur le filet social (3 000, 00 DA/mois). Dans d’autres cas, certains jeunes en mal de loisir bondent les cafés pour le plaisir d’une partie de belote ou de dominos, d’autres se regroupent dans les quartiers ou flânent dans les rues pour tuer le temps.

L. Beddar

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