«Les maladies telles que la tuberculose et la typhoïde sont des maladies du Moyen-Age qui ne doivent plus exister dans notre région», a déclaré, hier le wali de Tizi Ouzou El Hocine Mazouz, lors de la rencontre bimensuelle avec son exécutif, consacrée,cette fois-ci à l’évaluation de l’état des lieux de la santé dans la wilaya.Commentant les chiffres présentés par le directeur de la santé et de la population, concernant ces épidémies, le wali qui se dit inquiet, face à cette situation, a souligné qu’il ne faut pas se limiter aux chiffres, mais il faut identifier avec exactitude les causes pour prendre les mesures appropriées. «Dans le cadre de l’action de développement il faut qu’il y ait une intervention rationnelle, et non des interventions à tout bout de champ.»Selon l’exposé du DSP, durant cinq années ( de 2002 à 2005) les cas recensés démontrent que la moyenne d’atteinte de cette épidémie dépasse les 300 cas,chaque année. Idem pour la rougeole qui a enregistré en 2002, 418 patients, avant de connaître un reflux en 2005 ( 31 cas), grâce à la campagne de sensibilisation menée par les services de la santé. L’enquête diligentée par les services a démontré qu’il y a une ascension presque constante du cancer dans la wilaya. Alors que le nombre des cancéreux était de 495 cas en 2002, ce chiffre a atteint l’année passée, le seuil de 1000 personnes atteintes de cette tumeur. Le type du cancer le plus élevé constaté dans la wilaya de Tizi ouzou, est celui de la digestion avec 206 cas entre hommes et femmesLe budget global alloué au secteur de la santé au titre de l’année 2005, dira son premier responsable est de 1,98 milliard de dinars, repartis dans les différentes structures de la wilaya. 75 % de ce budget est destinée aux salaires et primes du personnel médical. Ce qui a fait d’ailleurs réagir le Wali, qui estime qu’il ne reste rien pour les autres chapitres à l’image de la prise en charge des malades et le traitement des médicaments. L’étude des ressources financières sous l’angle des recettes fait apparaître que la participation de l’Etat couvre presque la quasi-totalité du budget avec 61 %. En matière de traitement par médicaments, les statistiques de la DSP, démontrent que la moyenne de dépense à l’échelle de la wilaya s’élève à 543 000 dinars, alors que le coût moyen par malade est de l’ordre de 2012,72 dinars. Toutefois, l’orateur a reconnu qu’il y a eu une nette progression des crédits alloués dans les dépenses du personnel, au cours des trois dernières années, estimée à 10,33 % en 2004 par rapport à 2003, et de 3,42 % en 2004 comparativement à l’année précédente.Le DSP n’a pas omis d’évoquer les carences existantes dans son secteur, à l’instar du manque de spécialistes génie-obstétrique qui a induit une charge importante sur la clinique S’bihi. Les temps d’attente pour une prise en charge d’une pathologie, dépassant un mois dans certains établissement sanitaires, est très important, a indiqué l’orateur. Il a mis en exergue aussi l’instabilité des équipes de spécialistes et l’insuffisance de moyens d’investigation et d’exploration médicale.Les autres insuffisances communiquées par le DSP, ont trait à la spécificité géographique de la région, la multitude d’unités de soins et des moyens financiers affectés, la non implication des collectivités locales, ce qui implique, selon le DSP la fermeture de salles de soins, insuffisance de moyens de diagnostic et aux soins dentaires. Les solutions selon le DSP sont préconisées dans le plan d’action élaboré par ses services. Ainsi pour pallier le manque de spécialistes, il est recommandé de construire des logements de fonction afin de susciter les candidatures. La normalisation des salles opératoires, et l’acquisition des équipements médicaux figurent, également parmi les priorités du secteur de la santé à Tizi Ouzou, d’autant plus que ce secteur bénéficiera l’année prochaine de trente autres postes budgétaires pour des médecins spécialistes. 15 fauteuils dentaires seront également affectés au niveau des établissements dans l’optique de renforcer le service de chirurgie dentaire.Le lancement de trois nouvelles structures sanitaires, à savoir les polycliniques de Tizi ouzou, de Tizi Ghennif et de Draâ El Mizan, au titre du programme quinquennal.Il est question également de la réalisation de quatre salles opératoires dans les hôpitaux d’Azazga et de Draâ El Mizan. Sur le même registre, la DSP compte renforcer les services d’hémodialyse ave l’achat de quatorze autres générateurs, pour répondre aux besoins des personnes malades, qui demeurent dans les listes d’attente. Des actions de sensibilisation et de prévention sont également prévues dans le programme d’action. Selon l’exposé du DSP, tous les centres de santé et les polycliniques de la wilaya sont médicalisées. Toutefois parmi les 250 salles de soins dont dispose la wilaya 115 salles ne le sont pas, tandis que 61 de salles sont partiellement médicalisées. Dans son intervention le wali de Tizi Ouzou pense qu’il faut accorder plus d’importance à ces structures de base pour permettre au CHU reprendre sa véritable vocation, celle d’un hôpital régional et pour assurer une prise en charge effective du citoyen dans ses structures de base.
M.Ait Frawsen