6 ans de réclusion pour l’accusé et 100 000 DA d’amende

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Lors de l’audience d’avant-hier, tenue à huis clos, le juge près le tribunal criminel de Tizi Ouzou a condamné l’auteur d’un viol sur mineure, Abderrezak B., âgé de 21 ans, à une peine de 6 ans de réclusion et une amende de 100 000 DA, tandis que son complice Kamal D., âgé de 33 ans, a été condamné à 18 mois de prison ferme et à 1 DA symbolique qu’il doit verser à la victime pour incitation de mineurs à la débauche et prostitution.Les événements se sont produits dans la localité de Mekla, durant l’année 2002, lorsque l’accusé qui avait à peine 18 ans, a déshonoré la jeune fille Ouarda A., âgé de 15 ans.Le 17 mars 2003, le père de la victime s’est présenté à la Sûreté de daïra de Mekla pour signaler la disparition de sa fille. Cette dernière a quitté le domicile familial pour s’enfuir après que son père ait décidé de mettre fin à sa scolarité, en raison des absences répétées à l’école. Deux jours après, la police a trouvé la fugueuse à la gare routière d’Alger. Le rapport de la police qui s’est appuyé sur un examen médical effectué par un gynécologue a révélé que la fille a perdu sa virginité depuis plus de six mois.Devant le juge d’instruction, la victime a raconté sa mésaventure avec son copain, désigné comme étant l’auteur du drame. Dans l’arrêt du renvoi, il a été indiqué, selon les déclarations de la victime, que l’auteur a abusé de sa confiance. Au printemps de l’année 2002, Abderrezak B. qui a reçu l’aide d’un proche, le dénommé Kamel D., qui lui a remis les clés d’un appartement squatté à Mekla, a profité de la naïveté de l’adolescente. Pour accomplir son forfait sans résistance, le mis en cause a mis dans le jus de son « hôte » un somnifère. A son réveil, elle s’est retrouvée deshabillée et ensanglantée.Durant le procès, la victime dira qu’elle a hésité à informer son père et à dénoncer l’auteur parce que A. B. la menaçait de faire des agrandissements de ses photos et de les afficher dans la localité.Le procureur général a requis au terme de son réquisitoire la peine de 15 ans de réclusion pour l’auteur principal et 3 ans de prison ferme pour son associé. Il s’est appuyé sur les déclarations de A. B. qui a reconnu les faits reprochés contre lui.Le représentant du ministère public dira que « si l’auteur a recidivé plus de six fois, durant les années 2002-2003, c’est parce qu’il avait un moyen de pression morale, qui est la photo de la fille, ce qui aggrave le comportement du prévenu », a ajouté le procureur de la République.Ses demandes étaient axées exclusivement sur l’application de l’article 336 du code pénal et de la loi qui protège les mineurs en pareilles circonstances.La partie civile a mis en exergue durant sa plaidoirie la gravité de l’acte en se basant sur les faits et les déclarations des concernés. L’avocat de la victime a tenté ainsi de dévoiler l’existence de l’intention criminelle chez A. B. à travers ses différents comportements et en examinant les contours d’un « traquenard orchestré ». La défense a, par ailleurs, évoqué longuement la relation qui lie les deux jeunes ainsi que les erreurs qui en découlent généralement durant cette tranche d’âge, c’est-à-dire l’adolescence. L’avocat a également tenté de trouver un terrain d’entente dès lors que le jeune A. B. se dit près à assumer sa responsabilité.Il a demandé d’éviter l’application de l’article 336 et de faire bénéficier son client de circonstances atténuantes.Il y a lieu de signaler que les familles de la victime et de l’auteur étaient présentes à l’audience.

M. Aït Frawsen

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