Solution idoine ou fuite en avant ?

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La décision a finalement été prise de déplacer le marché quotidien de fruits et légumes qui se tenait depuis belle lurette sur la rue attenante au stade, y disputant le peu d’espace à la station de taxis déjà à l’étroit.Le nouveau site d’accueil choisi laisse toutefois perplexe, c’est l’ancien hangar désaffecté de la Sempac au sud de la ville. L’endroit se trouve dans un virage couplé à une descente, très fréquenté puisque passage obligé vers le lycée Illouli et l’école primaire située en contrebas. Les stations de taxis et de fourgons desservant la commune d’Ait Oumalou y ont élu depuis longtemps domicile. Aussi les embarras commencent déjà à se faire jour entre les manœuvres des gros camions livreurs et le trafic incessant de véhicules empruntant cet axe. Le hangar lui même ne peut contenir tous les marchands et certains exposent dehors leurs étals ; on commence déjà à voir des cageots baladeurs empiéter sur la chaussée. Si les détaillants déplacés ne cachent pas leur satisfaction, c’est grâce à la forte concentration de cités d’habitation dont ils attendent un dopage des ventes. Mais l’étroitesse et les contraintes multiples du nouveau site ne fera à terme que transférer le problème d’un quartier à un autre si la municipalité chargée de sa gestion ne fait pas montre d’une rigueur particulière. Le souk hebdomadaire, lui, a élu domicile au stade communal, c’est une option à propos de laquelle on peut légitimement douter que les décideurs aient pris toute la mesure des conséquences. Car choisir, sous n’importe quelle contrainte d’investir le dernier sanctuaire du sport à Larbaâ Nath Irathen s’apparente à une véritable fuite en avant. Ce stade, hérité de la garnison, est le domicile sportif des clubs de football de la région et, pendant les pics d’activité, il est déjà difficile d’assurer la rotation des équipes que ce soit pour les entraînements ou les matchs officiels. Dorénavant, chaque mercredi, le bétail proposé à la vente, les productions potagères et les marchandises de toutes sortes prendront la place du sport et les sabots la place du ballon ; gageons que les dégradations atteindrons vite un seuil rendant inappropriée toute pratique sportive sur la main courante. La région éprouve le besoin d’un véritable marché à mettre en place, un projet durable non encore initié par les assemblées qui se sont succédées. Pour l’heure, à un vrai problème, il semble que l’on ait appliqué de fausses solutions.

M. Amarouche

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