Le centre de formation professionnelle et d’apprentissage Krim-Saïd de Draâ El Mizan a abrité, les 15 et 16 juin, deux journées “portes ouvertes” sur la Gendarmerie nationale. En dépit d’une petite réticence, la population notamment juvénile, a été présente en force. L’inauguration a été faite par le wali de Tizi Ouzou, M. Mazouz Hocine. Le wali et la délégation qui l’a accompagné, composée des hauts cadres du groupement de la gendarmerie et de l’ANP de Tizi Ouzou ont été accueillis par les autorités civiles et militaires de la région. Après les formalités d’usage, des explications ont été données au premier magistrat de la wilaya par les responsables de la gendarmerie. Devant le stand réservé à la sécurité routière, le sergent-chef chargé de ce volet a explicité devant les représentants de l’Etat tous les tableaux affichés à cet effet. A ce niveau, il nous a été donné de relever quelques chiffres inhérents à l”activité de ce corps de sécurité. A titre d’exemple, pour le premier trimestre de l’année en cours, les statistiques montrent que le nombre de victimes s’élève déjà à 17 morts sur les routes et à pas moins de 81 blessés. Interrogé le sergent-chef nous a répondu que cela est dû à plusieurs facteurs dont 33,33% attribués à l’imprudence des conducteurs et des piétons. Bien sûr, d’autres causes ont été signalées. Au cours de sa visite, le wali s’est longuement arrêté devant le stand du centre de formation de cynothechnique de Baïnem représenté par des dresseurs de chiens destinés à la détection des stupéfiants et des explosifs et aussi à la recherche de cadavres. A cet endroit, un arsenal de matériel utilisé dans ce domaine a été exposé. D’ailleurs, de nombreux visiteurs n’ont pas manqué de poser des questions aux exposants. Les dresseurs ont tenu à faire des démonstrations devant l’assistance ainsi que les hôtes de ces “portes ouvertes”. Dans son périple, le wali a été invité à visiter les autres chantiers abrités par la grande salle. De nombreux exposés lui ont été donnés au sujet des moyens mis à la disposition de la gendarmerie pour “être à la page”, comme on le dit, tel le projet Runitel et l’Institut national de criminalistique et de criminologie.Dans cette salle d’exposition, nous nous sommes rapprochés du chargé de la police judiciaire du groupement de la gendarmerie qui nous a informé sur les actions de ce secteur. Il nous a été donné d’apprendre qu’en dépit des difficultés rencontrées par ce corps de sécurité dans la wilaya des centaines d’affaires relatives notamment aux vols, au banditisme et à la criminalité ont été traitées par les différentes brigades.De 2003 à 2006, il y a eu le traitement de 155 affaires de criminalité traitées, 1155 coups et blessures. D’ailleurs, ce dernier délit occupe 55,77% des affaires. Un organigramme y a été affiché. Le groupement de Tizi Ouzou est subdivisé en six compagnies qui, à leur tour, s’occupent de 20 brigades étalées sur tout le territoire de la wilaya. Selon le même tableau explicatif, 17 brigades sont opérationnelles. A côté, les visiteurs ont eu un regard sur les localités où sévissent le banditisme et la peur. Elles sont situées aux quatre coins de la wilaya, mais surtout sur les versants nord et sud (Maâtkas, Boghni, Draâ El Mizan, Tizi Gheniff). On peut citer aussi Azeffoun, Aïn El Hammam et Tigzirt. Pour le responsable de ce volet, c’est presque toute la wilaya qui en est menacée. Avant de quitter les lieux, M. Mazouz Hocine a tenu un court point de presse où on a retenu surtout cette phrase : “Le développement de la wilaya va de pair avec la sécurité”. Il a promis que toutes les localités seront dotées de brigades de sécurité sans annoncer bien sûr le corps précis.A la fin de l’inauguration, le lieutenant-colonel du groupement de la gendarmerie de Tizi Ouzou a convié la presse locale à un point de presse. “Le choix d’organiser ces portes ouvertes à Draâ El Mizan n’est pas fortuit.D’abord, il faut que vous sachiez que cet événement est national et la wilaya de Tizi Ouzou ne peut être écartée, car c’est avant tout un droit constitutionnel”, a répondu M. Gahfas Hocine, car c’est de lui qu’il s’agit. Et de justifier le choix de Draâ El Mizan par le fait que cette daïra occupe le premier rang au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou en ce qui concerne le recrutement pour les deux sexes. Le lieutenant-colonel a fait savoir aux journalistes que c’est une demande citoyenne. “Quotidiennement, je reçois des dizaines de comités de villages et d’élus qui demandent la sécurité. Pour le moment nous avons un programme. Nous allons privilégier les localités où il n’y a pas eu mort d’hommes et de dégâts”, a-t-il répété.M. Gahfas a fait savoir qu’actuellement il y a 17 barrages opérationnels installés dans le cadre de la lutte antiterroriste. Pour cet été, le plan Delphine va rentrer en action en sécurisant les côtés de la Kabylie, lesquelles sont très belles. Le conférencier a cité les deux plages d’Azeffoun à savoir le Petit Paradis et Sidi Khelifa. En tout cas, les deux journées ont permis à la population de découvrir les missions de la gendarmerie qui, selon le lieutenant-colonel, ont changé après les événements de Kabylie. “C’est une véritable leçon pour notre corps”, a-t-il avoué.
Amar Ouramdane