Affaiblis par les nombreux coups de boutoir assénés par les services de sécurité, les groupes terroristes encore en activité en Kabylie se sont résignés à revoir leur stratégie d’action. De plus en plus amoindris, ces groupuscules du GSPC tentent de se replacer dans la région en entamant une discrète campagne de recrutement. Leurs cibles privilégiées : des jeunes Kabyles en détresse sans aucun antécédent judiciaire. Ils ne sont, par ce fait, ni fichés ni recherchés, et peuvent activer au sein de ces groupes plus librement que le plus dangereux des terroristes.Ce nouvel état de fait, qu’on croyait inexistant en Kabylie, vient d’être récemment constaté à Tizi-même. Grâce à un minutieux travail de recherche des policiers de la SWPJ, deux dangereux éléments du GSPC ont été appréhendés en plein cœur de la ville. Il s’agit de deux jeunes de 21 ans, originaires de Béni Aïssi (Béni Douala), qui ont été enrôlés au sein de l’organisation armée il y a à peine 4 mois.Avant cela, et c’est là toute l’ingéniosité de leur recrutement, les services de sécurité ignoraient tout sur leurs agissements. Leur profil faisait d’eux des individus au -essus de tout soupçon.
Des terroristes au boulevard Krim BelkacemSelon les informations en notre possession, les faits de cette surprenante affaire remontent à la semaine dernière quand des citoyens des localités de Levdahi et Béni Zmenzer ont signalé trois incursions terroristes dans leurs villages respectifs. Lorsque la plainte a été déposée par les victimes, les policiers ne disposaient que d’un seul et unique indice : les quatre assaillants ont agi à visage découvert (donc ce sont des terroristes) et ont pris la fuite à bord d’une rutilante Peugeot 407.Les enquêteurs ont dû, donc, fouiner dans tous les sens pour se saisir, au bout de quelques jours seulement, du fil conducteur de l’affaire.Les policiers de la SWPJ ont établi, en effet, qu’il s’agissait d’un véhicule loué chez un particulier à Tizi Ouzou. En débarquant chez ce dernier, qui dit ne rien savoir sur cette affaire, les enquêteurs apprennent que le jeune homme qui a loué la 407 (un certain D.A. âgé d’à peine 22 ans) avait pris un autre rendez-vous avec le gérant de l’agence aux fins de louer une autre voiture. La police n’en demandait pas plus. Le jour convenu, l’individu débarque effectivement à l’agence. Il sera immédiatement appréhendé. De là, l’enquête accédera à une nouvelle étape (encore plus déterminante) puisque l’exploitation des propos de D.A. aura permis de remonter jusqu’aux deux auteurs des incursions de Levdahi et Beni Zmenzer. Lors de leur arrestation, ces deux éléments étaient tranquillement attablés à un café au boulevard Krim-Belkacem.Si le premier, B.N, était directement cité par le jeune qui a loué la 407 comme l’un des auteurs des opérations sus-citées, le second, B.S., a été immédiatement suspecté parce qu’il répondait étrangement aux descriptions faites par les victimes des incursions de Levdahi et Beni Zmenzer. Un détail qui ne pouvait échapper à la lucidité des policiers de la SWPJ qui, en faisant le rapprochement entre les deux donnes, venaient d’arrêter le deuxième élément de ce dangereux groupe.Les deux autres membres du groupe, des “vétérans” des maquis islamistes, sont toujours en fuite. Présentés au parquet mercredi dernier, B.N. et B.S ont été immédiatement mis sous mandat de dépôt. A.D, lui, est en liberté provisoire. Le GSPC aura donc perdu deux éléments censés être parmi les plus efficaces, mais combien sont-il à activer dans l’ombre ?
Ahmed B.