Depuis plus d’une année, nous assistons à l’aménagement débridé de cimetières sur le territoire de la daïra de M’Chedallah. Le coup d’envoi a été donné au niveau du plus grand village de la région, Ath Yavrahim, en l’occurrence. Tous les terrains situés sur le versant sud de ce village, soit tous les espaces pris entre la localité Alaouche et celle de Vumajvar, ont été aménagés en cimetières réparti par fraction (Adhroum) qui en comprend plusieurs familles. Nous y avons dénombré quatre nouveaux cimetières sur plusieurs dizaines d’hectares rajoutés aux anciens cimetières limitrophes des nouveaux, c’est tout un “territoire” qui a été transformé en lieu de repos éternel. A noter qu’à Ath Yavrahim, ils ont utilisé des terrains privés appartenant à des habitants de ce même village, soit achetés soit cédés gratuitement par les propriétaires. Mis à part des oliviers à faible rendement, ces terrains sont incultes et stériles. Dans un autre endroit, c’est toute la forêt située entre la ville de M’Chedallah et celle de Saharidj, à proximité de la RN30, qui se retrouve subitement parsemée de cimetières. En effet, pas moins de trois nouveaux cimetières ont été aménagés, à savoir le premier pour le village Ivalvaren, le second pour celui d’Imazdhourar. Pour les autres, il est facile de comprendre qu’il s’est produit un “effet d’entraînement” pour faire comme les autres et qui n’est pas près de s’arrêter, particulièrement à Saharidj où une certaine ébullition s’est emparée de tous les villages depuis le lancement des travaux de ce nouveau cimetière. Chaque village entend avoir son “nouveau” comme les autres, y compris ceux disposant encore d’assez d’espace dans les anciens et qui peuvent servir des dizaines d’années encore. L’intéressement est d’autant plus fort, surtout quand c’est sur les terrains domaniaux, qu’on grignote “gratuitement” des terrains qui prendront le nom de tel ou tel village. La pression s’en ira grandissante même si la création de ce nouveau cimetière communal n’exclut aucun village et l’espace cédé par les services des forêts est assez important.
Omar Soualah
