Jouets traditionnels revisités

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Depuis quelques jours déjà, un artiste d’un nouveau genre est arrivé à Raffour, et l’art dans lequel il excelle n’est pas pour déplaire aux jeunes enfants. Il s’agit d’un étranger à la région qui est très habile de ses deux mains et qui réussit à partir d’un simple morceau de bois, à fabriquer des jouets de toute beauté. Comme le vieux Gepetto, dans Pinocchio, il semble donner vie à des objets inanimés. Dès les premières heures de la matinée, il s’installe à la sortie du village et commence à travailler le bois avec ardeur et dextérité. Des figurines, des objets roulants, des toupies, autant de joujoux enviés par les gosses qui regardent naître les créations avec leurs yeux ébahis. De mémoire et pour autant que l’on s’en souvienne, jamais pareille attraction n’a suscité autant d’engouement auprès de la population. Les enfants regardent, certes avec beaucoup d’impatience, les différentes étapes de sculptage, de ciselage et de ponçage faisant la beauté mais aussi la solidité de l’objet, mais également les personnes un peu plus âgées, qui se remémorent l’ancien temps lorsqu’il n’y avait que des jouets en bois, notamment les fameuses toupies : “Je me souviens, dans les années quarante, lorsque mon père m’emmenai au marché de Tazmalt, des personnes exerçaient cet art, devant nos yeux et parfois, lorsqu’il y avait assez d’argent dans l’escarcelle du paternel, on avait le droit à une toupie qui faisait notre bonheur de longs mois durant… Hélas ! aujourd’hui ce métier à disparu et les gosses de maintenant préfèrent les Playstation aux jouets d’antan”, révèle Ammi Kaci, originaire de Raffour, et un nostalgique de cette époque revolue. Et c’est avec plaisir que le septuagénaire vient chaque matin, lui aussi, regarder l’artiste qui ne souffle aucun mot sur son métier mais chez lequel on devine aisément l’amour qu’il éprouve à rendre les gosses heureux.

B. B.

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