Enfin, le revêtement de la piste

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Implanté à quelques 10 km au sud du chef-lieu de la commune de Aïn Turck, le village d’Ath Aïssa demeure, à l’instar de tous les hameaux et bourgs de ladite commune, un village enclavé. En effet, ledit hameau est dépourvu de toute commodité. Il est utile de souligner que la population d’Ath Aïssa, estimée à 500 habitants, a vécu une décennie noire de terrorisme islamiste qui ont par ailleurs obligé les familles à quitter leur village et aller vivre ailleurs. Afin de redonner espoir à cette population, et dans le cadre de la politique tendant à limiter l’exode rurale, les autorités de la localité de Aïn Turck viennent de lancer un projet de revêtement de la piste reliant le village à d’autres régions sur un rayon de 3,5 km. `D’ailleurs, le goudronnage de la piste d’Ath Aïssa touchera aussi les villages d’Ikabouthen et d’Ivouchathen. L’enveloppe octroyée à ce projet et de 2 milliards et 270 millions de centimes. Le lancement de l’opération a été accueilli avec joie par les habitants qui espèrent que d’autres projets soient également inscrits afin de désenclaver leur village. “Par manque de commodités, la vie dans le village est intenable. Le terrorisme a poussé nos familles à fuir leurs habitations en laissant tout derrière. Et la plupart se sont dirigés vers le chef-lieu de la wilaya où ils résident à présent”, explique l’un des habitants d’Ath Aïssa. L’avis de notre interlocuteur est partagé par le premier vice-président de la commune de Aïn Turck qui ajoute : “Notre seule préoccupation est de désenclaver ledit hameau afin de redonner espoir à nos habitants et de les voir revenir à leur village”. Par ailleurs, Ath Aïssa est l’une des localités les plus dépourvues de la région où l’on ne trouve même pas une école primaire ou une salle de soin. Cela a obligé les parents à scolariser leurs enfants à l’école primaire du village Zeboudja, à quelque 4 km. En matière d’eau potable, les citoyens souffrent cruellement de la pénurie de ce liquide vital. “Nous sommes en 2006 et l’on continue de revendiquer l’eau”, enchaîne un citoyen rencontré lors de notre déplacement sur les lieux. Les habitants se trouvent donc dans l’obligation de parcourir quelques kilomètres pour aller s’approvisionner dans les rivières. D’autre part, il est utile de noter que durant la saison scolaire les enfants courent un grand risque puisque l’absence d’une passerelle sur la route nationale fait grand défaut. Pour les malades, et même pour une simple consultation, il n’y a d’autre choix que de se diriger vers les centres de santé et les cliniques de la ville de Bouira. Ath Aïssa est un village oublié. A quand le désenclavement ?

A. Fedjkhi

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