55 milliards de dollars pour la relance

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Abdelaziz Bouteflika, qui a choisi d’annoncer le plan à l’occasion du premier anniversaire de sa réélection, ne s’est pas seulement contenté des 50 milliards de dollars abordés la fin de l’année précédente, mais il a ramené le chiffre à la hausse pour atteindre 4200 milliards de dinars, soit l’équivalent de 55 milliards de dollars US.Au-delà du Plan de consolidation de la relance économique qu’il a annoncé, le chef de l’Etat a fait un état des lieux de la situation du pays sur tous les plans. Si Abdelaziz Bouteflika s’est montré relativement satisfait de son bilan, notamment lors de sa première mandature, il s’est montré cependant très critique envers certaines institutions et pratiques. A commencer par la destination de l’argent public et l’urgence de trouver une économie de substitution aux hydrocarbures. Pour le chef de l’Etat, le plan qu’il propose ne sert “qu’à rattraper l’immense retard que notre pays accuse en termes de développement”, notamment en ce qui concerne les infrastructures de base. Pour lui, le plan de relance est motivé par les “insuffisances relevées après la consommation du premier plan” concrétisé lors de son premier mandat présidentiel. “Ce programme a été élaboré avec soin, et j’ai personnellement veillé à ses contours. J’ai donc le plaisir d’annoncer aujourd’hui qu’il portera sur un montant total de plus de 4 200 milliards de dinars de dépenses publiques de développement pour la période allant jusqu’à 2009.” L’annonce a été faite avec des chiffres détaillés que le Président a tenu à donner lui-même. C’est ainsi qu’il a déclaré entre autres que ce plan vise la construction d’un million de logements pour un montant de 555 milliards de dinars, le développement des établissements de l’éducation nationale, de la formation professionnelle et de l’enseignement supérieur, pour près de 400 milliards de dinars. Cela en plus des autres secteurs comme les travaux publics, l’eau, les infrastructures routières et l’alimentation des ménages en eau potable et en gaz de ville.Seulement, Abdelaziz Bouteflika, qui souhaite que ce projet “suscite les espoirs”, ne perd pas de vue que sa seule réalisation n’est pas suffisante “s’il n’est pas accompagné d’un effort de développement véritable”. Il s’agit pour lui de prémunir les générations futures d’une déconvenue à l’image de celle vécue par notre pays lors de la chute des prix du pétrole en 1986. “Gardons-nous cependant de gager notre destin uniquement dans la mobilisation des moyens et la réalisation de vastes chantiers. (…) De fait, s’il nous en fallait encore une preuve, rappelons-nous que notre pays a déjà connu, durant les deux dernières décennies de notre Indépendance, d’importantes réalisations que nul ne peut nier, accompagnées d’un bien-être que nul ne peut également contester (…) Pourtant, tout cela ne nous a pas prémunis de la crise nationale à laquelle nous avons abouti par la suite et dont nous sommes encore attelés à résorber les séquelles”, a prévenu le Président, qui a insisté également sur la nécessité de s’adapter aux nouvelles exigences de la mondialisation.En outre, le chef de l’Etat a insisté sur l’application des “lois de la République”, notamment en ce qui concerne l’attribution des marchés publics, d’autant plus qu’il a appelé les entreprises étrangères à participer à ce chantier. “Il n’y a plus de gré à gré”, a menacé le Président, qui dira aussi qu’aucun dépassement “ ne sera toléré “ dans le domaine. Pour réussir ce plan, le chef de l’Etat a aussi exhorté les entreprises nationales, publiques ou privées “à développer leurs capacités et la qualité de leurs prestations”, parce que, a-t-il poursuivi, “nos entreprises ont fait preuve d’amateurisme. C’est pourquoi nous sommes obligés de faire appel aux étrangers”. Cependant, le Président n’a pas mâché ses mots envers les entreprises étrangères qui ne veulent pas venir investir chez nous. “Celui qui veut venir est le bienvenu chez nous. Quant aux autres, ils doivent savoir que nous n’allons pas mourir parce que nous pouvons compter sur nos propres moyens”.

Ali Boukhlef

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