»Le FLN veut le retour au parti unique »

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« Nous sommes contre la nomination de Belkhadem non pas en tant que personne mais pour le projet de société qu’il véhicule ». Amara Benyounès, secrétaire général de l’UDR, qui a ouvert les travaux du conseil national de son parti jeudi dernier à Alger, a confirmé, ainsi, son opposition à la désignation du patron du FLN comme chef de l’Exécutif gouvernemental.Le premier responsable de l’UDR a, en effet, expliqué aux militants de sa formation les raisons de son appréhension. Il a énuméré toutes les prémices de ce que sera le projet politique de Abdelaziz Belkhadem dont la nomination à la tête du gouvernement « est une catastrophe » pour les Républicains. Amara Benyounès commencera son réquisitoire par le fait que l’actuel Premier ministre veuille « prolonger la réconciliation nationale » après l’expiration du délai accordé aux terroristes pour se rendre. « La Charte pour la paix a un texte et il faut absolument se limiter à cela. Il n’y a pas de prolongement à donner après le mois d’août », a rétorqué d’emblée Benyounès qui a rappelé que « l’Etat est allé le plus loin possible dans la réconciliation nationale et ne peut faire plus » et que « le retour du Fis, c’est terminé ». Pour faire barrage aux projets politiques de Belkhadem et du FLN, le secrétaire général dit ne pas voir de solution en dehors de « la construction d’un pôle démocratique fort » pour faire face aux élections de 2007 et contrecarrer « l’offensive des islamo-conservateurs ». Cette dernière est, selon l’orateur, une menace pour la République. Benyounès ne craint pas seulement le courant islamo-conservateur, mais dit déceler « une volonté du retour au parti unique par une tentative hégémonique du FLN ». Ce dernier parti, selon le responsable politique, « ne travaille réellement que pour lui-même ».Cela est visible, à en croire Amara Benyounès, dans le fait que le Front de libération nationale propose une révision constitutionnelle maintenant. « Est-ce vraiment une urgence ? », s’interroge l’orateur qui rappellera que, lui-même, avait boycotté la Constitution de 1996, mais qu’il ne trouve pas opportun une telle entreprise car, estime-t-il, « le problème n’est pas dans le régime, mais c’est de savoir si nous sommes dans une démocratie ou non ».L’autre argument avancé par le secrétaire général de l’UDR pour signifier sa méfiance de Belkhadem est l’augmentation des salaires que ce dernier a promis mais qu’il peine à concrétiser. « Malgré l’aisance financière, il (Belkhadem) ne peut pas augmenter le SNMG d’une manière substantielle, parce que notre économie est rentière ».Concernant son parti, Amara Benyounès a avancé que « l’UDR participera aux élections de 2007 quelles que soient les conditions » et il a exhorté les responsables locaux de sa formation à se préparer en conséquence.

Ali Boukhlef

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