L’association Tighri du village d’Ath Houalhadj ne cesse de relever des défis dans le domaine culturel, notamment l’expression théâtrale en dépit de peu de moyens dont elle dispose. En effet, après une première expérience très bien réussie d’ailleurs en procédant à l’adaptation du conte Blanche Neige et les sept nains en tamazight, les acteurs de la troupe théâtrale tentent une autre aventure. il y a de cela cinq ou six ans, Moumouh, Mouloud, Nacéra et Fatiha pour ne citer que ceux-là étaient encore de petits enfants. Aujourd’hui, ils ont grandi. Leur projet a aussi mûri. Cette fois-ci, ils sont décidés de devenir non seulement des animateurs sur les planches mais aussi des compositeurs. Ouiza, Nacéra et les autres, toutes des jeunes lycéennes ont réfléchi pour adapter une pièce théâtrale de Tewfik El Hakim, écrivain et dramaturge égyptien (1898-1987) en tamazight. Rencontrées à la Maison de jeunes d’Aït Yahia Moussa, autour de l’un des animateurs de l’association, en l’occurrence M. Seddiki Mohamed, en train de répéter les textes, les actrices ont tenu à nous donner leur opinion sur cette initiative. “Himariates (âneries) d’El Hakim est l’intitulé de cette pièce. C’est l’histoire de quelqu’un qui a vendu son âne pour permettre à son fils de poursuivre ses études dans une école privée. Ce disciple a pu tout de même devenir un directeur d’une entreprise fabriquant de l’aliment pour bétail”, nous a expliqué l’une d’elles. Avant qu’une autre n’intervienne pour nous dire que la traduction a été faite par les filles. Sur le choix du sujet, elles nous ont répondu simplement qu’il traitait de l’éducation. Les actrices ne veulent rien ajouter gardant la surprise pour le public. De son côté, M. Seddiki nous a confié qu’il était heureux de voir ces jeunes travailler toutes seules. “C’est un grand plaisir pour nous d’avoir atteint nos objectifs. Car si au début c’était nous qui nous cgargions de tout, aujourd’hui, Dieu merci, ce sont les acteurs qui traduisent, écrivent, choisissent les rôles. C’est très positif”. La troupe attend que tout ce travail titanesque soit achevé d’ici la fin des vacances scolaires pour pouvoir enfin présenter ce produit au public qui garde toujours en mémoire la méchanceté de la marâtre, la gentillesse des nains, leur hospitalité et l’intelligence de Blanche Neige dans la pièce qui a été primée dans de nombreux rendez-vous culturels. Que réservent Ouiza, Nacéra et leurs consœurs au public ? En attendant cette surprise, laissons nos jeunes actrices peaufiner leur travail.
Amar Ouramdane