Les automobilistes redoutent les axes routiers

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Le dernier enlèvement d’un citoyen sur la RN 12, au lieudit “La Crête” en allant sur Tigzirt, relance de nouveau la peur sur de nombreux axes routiers de la région. De ce fait, les routes situées sur le versant sud-ouest du chef-lieu sont devenues “infréquentables” ces derniers jours, même si les journées sont longues. Aussi bien la RN 25, la RN 68 ou encore le CW 128 reliant Tizi Ouzou à Boghni ont repris leur titre de coupe-gorges. Pour un citoyen résidant à titre d’exemple à Aït Yahia Moussa, il doit rentrer chez lui avant dix-huit heures, sinon il sera bloqué à Tizi Ouzou. “Mercredi dernier, il m’a fallu louer un taxi, sinon j’aurai dormi à la belle étoile”, nous a dit un citoyen d’Ath Mendès. Effectivement, peu de chauffeurs de taxi acceptent de prendre des clients dès que le soleil est au crépuscule. “Même pendant les moments où le terrorisme battait son plein, j’ai toujours assuré la liaison entre Tizi Ouzou et Tizi Ghennif. Pourtant, je fréquentais deux axes routiers (RN 25 et RN 68) très connus pour leurs faux barrages, mais je vous assure que depuis l’assassinat du taxieur à Aïn El Hammam, je ne peux dépasser quatre heures de l’après-midi. C’est l’insécurité totale. Même si les terroristes nous faisaient peur, ce nouveau phénomène, c’est-à-dire, le kidnapping, nous terrorise plus” dira un automobiliste de Tizi Ghennif. Ce sentiment d’insécurité est ressenti par tous. D’ailleurs, il ne suffit que de faire un tour à la gare routière de Tizi Ouzou pour voir que seuls quelques téméraires prennent le risque de partir après 18 h. Aussi, le sujet du redéploiement des barrages fixes devient d’actualité. Signalons que les axes routiers où sont enregistrés ces enlèvements en sont dépourvus. Un autre barrage de la Gendarmerie nationale vient d’être placé au niveau de l’intersection de la route reliant Tizi Ouzou à Tirmitine. Sur ce versant Sud, c’est peut-être le CW 128 qui demeure le moins sécurisé, surtout qu’il traverse deux grands massifs forestiers. En tout cas, la saison estivale pour cette année s’annonce sous le signe de la psychose et de la peur qui gagnent de plus en plus la population.

H. N.

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