Un grand nombre de poissons ont trouvé la mort dans les eaux de l’oued Tassaleste, à la sortie ouest de la ville de Tigzirt, suite à la pollution. Après que des citoyens nous aient signalé ce fait et à notre arrivée sur les lieux, nous avons déploré le massacre écologique de poissons, principalement du mulet, qui flottaient sans vie tout le long de l’oued. La rivière de Tassaleste est le lit du regroupement des eaux de pluie qui proviennent de la région de Mizrana. Cet oued qui sépare la plage Tassaleste en deux, se déverse dans la mer. Au niveau de cette plage, l’oued devient large et forme une retenue d’eau large de près de 40 m et longue de plusieurs centaines de mètres. Dès l’arrivée de l’été, saison où le cours d’eau se tarit, l’aval de ce oued prend la forme d’une retenue d’eau où vivent des poissons de la famille des mugilidés, particulièrement les mulets, connus pour leur évolution dans les eaux douces. Dès la vue de ces images de désolation, notre pensée est allée vers la station d’épuration qui se trouve à près d’un km au-dessus de ce lieu. Sur les lieux de ces eaux qui sont presque stagnantes, se dégage une odeur nauséabonde et l’eau a pris la couleur des eaux usées. En remontant sur plusieurs dizaines de mètres tout le long de l’oued, l’image est la même. Un nombre impressionnant de poissons pouvant mesurer jusqu’à 30 cm jonchent les eaux de l’oued. Pour connaître l’origine de ce massacre écologique, nous nous sommes immédiatement rendus sur le site où la station d’épuration est réalisée. A signaler que ladite station n’est pas encore mise en service totalement. Pour l’instant, les techniciens s’adonnent à des opérations d’essai pour opérer les dernières retouches. Effectivement, un responsable trouvé sur les lieux nous a déclaré qu’une grande quantité d’eau usée non traitée a été déversée dans l’oued.Pour rappel, cette station servira à traiter les eaux usées qui se déversent dans la presque île et la plage Feraoun qui se trouvent à quelques kilomètres de là. Le responsable rencontré nous a parlé d’un problème de différence entre le débit d’eau refoulé et la capacité de traitement de cette station, ce qui les a obligés à déverser le trop-plein vers l’oued et qui aurait provoqué la mort massive de ces poissons. Selon lui, “la station est d’une capacité de traitement de 20 m3/heure et le débit des eaux refoulées est de plus de 60 m3/heure”. Les services du secteur sanitaire de Tigzirt se sont déplacés sur les lieux pour un constat. Quant au traitement et la recherche de la cause exacte de la mort de ces poissons, la tâche revient aux services de la protection de l’environnement. Selon certaines indiscrétions, il est rare que ces poissons soient massacrés par les eaux usées. L’on doute sur la probabilité du mélange à ses eaux de produits chimiques toxiques et qui seraient la vraie raison de ce massacre.
Mourad Hammami
