Virée à Imerkallen

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La bourgade d’Imerkallen est considérée comme la plus grande localité dans la commune de Taghzout, puisqu’elle compte un nombre impressionnant d’habitants. Imarkallen est distante de 10 km au nord du chef-lieu communal et regroupe les hameaux Thassala, Tizi El Kis et le village Merkalla. Lors de notre déplacement dans ladite bourgade, nous avons constaté l’état pitoyable dans lequel est plongée la population depuis des années et cela vu l’état de dégradation des conditions de vie et l’insuffisance de plusieurs commodités. En empruntant le chemin desservant le chef-lieu de wilaya de Bouira vers Imerkallen, c’est le village Sidi Salah qui est le premier hameau à visiter. En arrivant, deux jeunes nous ont guidés dans leur bourg, qui est tout simplement enclavé. Sidi Salah renferme, selon nos interlocuteurs, plus de 300 habitants. La population déplore l’insuffisance des infrastructures. D’ailleurs, aucun projet n’est en cours d’exécution, sauf la route menant vers la daïra de Haizer, récemment bitumée. Les jeunes réclament l’implantation des espaces de jeux et des maisons de jeunes. “Ils sont nombreux nos jeunes qui préfèrent d’autres cieux, ici il y a rien, nous sommes marginalisés”. On continue le chemin en compagnie d’un jeune vers d’autres bourgs. C’est la localité de Thassalla qui sera la deuxième partie de notre visite. A Thassalla, on constate seulement une mosquée réalisée au profit des habitants. L’absence des espaces de jeunes, d’un centre de soins est visible. Il est utile de souligner que la localité d’Imerkallen était la cible des groupes islamistes durant la décennie noire. Par ailleurs, les familles de Merkalla partagent les mêmes insuffisances que celles de Sidi Sallah et Thassalla, puisque des citoyens déplorent l’absence d’un CEM et d’un centre de santé. A ce titre, il est utile de souligner qu’une salle de soins existe mais privée d’un médecin. Face à cette rêche situation, un habitant nous a annoncé : “Pour de simples consultations, il faut se déplacer vers les cliniques de la ville de Bouira et nous sommes obligés de louer des fraudeurs à raison de 1 200 DA. Pour les cas d’urgence, c’est une catastrophe”, avant qu’un jeune enchaîne : “Dieu merci, la France était passée par là…”. Notre interlocuteur veut nous parler d’un espace aménagé par l’armée française baptisé “gare d’avion”. Ledit espace est occupé actuellement par ces jeunes villageois qui exercent des rencontres de football. Pour les infrastructures éducatives, le village est doté d’une seule école primaire. L’absence d’un CEM est encore remarquable. Tous les potaches d’Imerkalen sont scolarisés à l’établissement implanté au chef-lieu de la commune de Taghzout. La bourgade d’Imerkalen construite sur un relief accidenté est pour beaucoup dans les souffrances qu’endure la population en matière de transport, notamment les collégiens souvent soumis à de rudes épreuves pour rejoindre les bancs d’école, surtout en hiver. Cela, même si les autorités locales ont mis des bus dans le cadre du transport scolaire aux profits des collégiens issus des villages éloignés du CEM. Pour rappel, ce chapitre est bien géré par les responsables locaux puisque tous les élèves bénéficient de transport vers leur lieu d’études. Pour les lycéens, ils n’ont qu’à dégourdir leurs jambes. A ce titre, ils sont contraints de se lever très tôt pour être aux rendez-vous des cours. Farid, lycéen à Haizer, nous a déclaré : “Je suis obligé de prendre le bus vers le chef-lieu de wilaya puis une autre navette vers Haizer”. A souligner que d’autres élèves souffrent énormément durant l’année scolaire, puisque, qu’il neige ou qu’il vente, les potaches rejoignent les bancs de leur collège dans la souffrance. En arrivant à Tizi El Kis, un habitant nous a informé que ce bourg demeure privé d’un réseau d’assainissement. A souligner que durant la décennie noire du terrorisme islamiste et intégriste, plusieurs familles ont déserté leur bourg en laissant tout derrière eux. Il est utile de préciser que les habitants de Tizi El Kis vivent grâce à l’apport de l’élevage de bétails. D’autre part, un chemin reliant ladite bourgade demeure non bitumé. “La distance est très courte, s’ils envisagent de goudronner cette route au lieu de faire le tour par la commune de Haizer”, a déclaré notre interlocuteur. En somme, Imarkalen est une localité qui nécessite une prise en charge par les pouvoirs publics afin de redonner espoir à une population tout simplement négligée.

A. Fedjkhi

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