Réactions à la hausse des salaires

Partager

La 13e Bipartite UGTA-gouvernement qui s’est déroulé avant-hier a rendu effective, à partir du 1er juillet, l’augmentation des salaires des travailleurs de la Fonction publique. Cette révision de la grille salariale a toujours constitué la revendication majeure de l’ensemble des fonctionnaires, qui ne cessaient de déplorer la détérioration de leur pouvoir d’achat et de réclamer des salaires décents améliorant un tant soit peu leurs conditions de vie. Toutefois cette décision politique prise par le premier magistrat du pays et qui ne peut que réjouir les 1,3 million de fonctionnaires a été différemment appréciée par les syndicats autonomes qui ont une emprise totale sur les secteurs les plus représentés dans la Fonction publique, à savoir l’éducation et la santé, et les partis politiques.

Les syndicats autonomes dénoncent leur exclusion des négociationsLa majorité des syndicats autonomes non affiliés à l’UGTA ont salué cette mesure mais ont formulé des réserves sur la procédure adoptée par les pouvoir publics pour satisfaire des revendications qu’ils ont toujours porter haut. M.Hadj Djilani Mohammed du Syndicat national des praticiens de l’administration publique (SNAPAP), dénonce l’exclusion des syndicats autonomes des négociations autour d’une question qui les concerne en premier lieu mais se dit toutefois réconforté que les pouvoirs publics se précipitent pour procéder à cette augmentation. Il estime également que cette mesure donne plus de crédibilité à leur mouvement et à l’action syndicale car la revalorisation des salaires a toujours été leur revendication principale.Il dira également que cette augmentation qui s’est faite en l’absence d’une véritable politique salariale et qui n’a pas bénéficié d’un traitement approfondi, n’est pas assez conséquente et ne répond pas totalement à la vraie préoccupation des fonctionnaires, qui verront encore une fois leur pouvoir d’achat se détériorer suite aux prochaines augmentations des prix, à commencer par celles annoncées par Sonelgaz à partir de la rentrée sociale. De son côté le Dr Besbas, coordinateur-adjoint de la région centre au niveau du syndicat national des praticiens de la santé publique (SNSPS) considère cette augmentation des salaires comme une réaction logique à la pression exercée depuis des mois par les fonctionnaires qui sont les véritables acteurs, paradoxalement absents lors des négociations. Il expliquera que cette tentative de rattrapage qui consiste tout bonnement à gonfler les salaires n’est pas la véritable solution à une situation dans laquelle le pouvoir d’achat est en nette régression. Pour le syndicaliste, cette mesure devrait être prise dans le cadre d’une politique globale, qui prendra en considération tous les paramètres de l’inflation des prix, des revenus et de la situation économique du pays… Les partis pour une politique globale des salaires Les partis politiques que nous avons pu joindre ont exprimé leur satisfaction tout en revendiquant une révision générale de la politique salariale en Algérie. Le Parti des Travailleurs considère que le pouvoir d’achat des fonctionnaires algériens nécessite une pressante augmentation des salaires. M.Chentouf du bureau national affirme que le PT ne peut que saluer une décision qui vienne soulager les travailleurs et revoir à la hausse leurs salaires mais se montre critique sur la manière avec laquelle les pouvoirs publics ont procédé pour régler cette question cruciale. Il estime que le fait de faire croire que cette mesure a été l’œuvre du seul FLN, soucieux de l’avenir des travailleurs est un peu  » gros  » et ne rate pas cette occasion pour rappeler que le syndicalisme n’est pas le monopole de l’UGTA et que tous les représentants des fonctionnaires, qu’ils soient autonomes ou affiliés à la Centrale syndicale devraient se réunir autour d’une même table pour débattre en toute transparence d’une question qui les concerne tous.L’UDR par la voix de son secrétaire général estime que “si sur le principe de la hausse des salaires, nous ne pouvons qu’être d’accord et exprimer notre satisfaction suite à cette initiative du Président Bouteflika.” Néanmoins, il soutient que l’augmentation des salaires dans toute économie du marché doit résulter de performances économiques et non de décisions politiques. Pour arriver à ce résultat, il faut que notre économie cesse d’être une économie de rente et devienne une économie de production où seul le travail sera créateur de richesses.M. Chihab du RND, a naturellement salué cette initiative qui est selon lui, le fruit d’un processus qui a débuté depuis plus d’une année déjà, souhaite que la finalité de cette mesure est d’améliorer le pouvoir d’achat des citoyens et de garantir la paix sociale.

H. H.

Partager