Depuis sa délocalisation de la Nouvelle-Ville de Tizi-Ouzou, le nouveau site du marché de gros de fruits et légumes de la wilaya se trouve dans la zone des parcs de Tala Athmane, à une dizaine de km du chef-lieu. Mais, plusieurs années après son ouverture, ce site présente une image de désolation marquée par l’insalubrité et l’anarchie, c’est du moins ce que nous avons constaté lors d’une virée effectuée sur les lieux suite à des plainte exprimées par des commerçants. Le marché est noyé dans un tas d’ordures qui jonchent tous les recoins. Une odeur nauséabonde nous coupe le souffle. Ajouté à cela les feux allumés pour incinérer des fruits avariés. Hormis la clôture et quelques hangars, le marché wilayal souffre d’un manque terrible de commodités et d’organisation. Les entrepôts ne peuvent contenir qu’une quinzaine de camions. Mais à l’extérieur, l’on compte plusieurs dizaines qui sont stationnés. “Nous payons à l’entrée 800 DA de droit, mais à l’intérieur il n’y a rien. Pis, l’état de ce marché est catastrophique”, nous dit un abonné de ces lieux.Tous les commerçants rencontrés nous ont exprimé leur colère et leur dégoût suite à l’anarchie qui sévit dans ce site géré par l’APC de Tizi Ouzou. La vraie capacité d’accueil de commerçants est d’une trentaine environ. Mais, en réalité, l’on compte plus d’une centaine qui exercent chaque jour. Et pour d’autres, en plus de l’anarchie et de la pollution qui sautent aux yeux, c’est l’absence de sécurité, même à l’intérieur : “Vous ne devez pas quitter votre camion au risque d’être cambriolé, particulièrement la nuit”. Ajouté à cela, l’absence d’éclairage qui fait plonger le site dans le noir. Et l’absence totale d’électricité durant la journée. Il faut attendre l’arrivée de la nuit avec la mise en marche automatique de l’éclairage public pour bénéficier du courant, car le piratage se fait sur ces lignes. D’ailleurs, les deux cafétérias de fortune qui se trouvent à l’intérieur de ce site s’alimentent durant la journée à l’aide de générateurs électriques. Le risque d’incendie est omniprésent, vu que tout le marché est une décharge à ciel ouvert. En plus des ordures jetées par les usagers de ce lieu et qui ne sont jamais ramassées par les services de la commune de Tizi Ouzou, d’autres commerçants et citoyens qui se rendent sur ce site jettent leurs ordures dans les lieux, nous a-t-on informé. Durant l’hiver toute la cour devient “une piscine”, vu que les conduites d’évacuation des eaux pluviales sont obstruées et jamais nettoyées. “Ce marché ne dispose même pas de toilettes. Les responsables qui ont délaissé ce site ne nous demandent qu’à payer les droit d’accès, sans contrepartie”. Ahcène est un autre commerçant que nous avons approché. Lui, en plus de tous les maux qui ont été soulevés précédemment, se plaint de l’anarchie, du non-respect de la réglementation. “Sur plus d’une centaine de commerçants qui exercent dans ce marché, l’on compte à peine une dizaine qui possèdent un registre du commerce. Cela nous affecte énormément et nous avons adressé des rapports dans ce sens aux responsables concernés”, nous dit-il. Ces requêtes, Ahcène et les commerçants qui exercent légalement les ont adressées à l’UGCA (Union générale des commerçants algériens) et aux autres responsables de la wilaya. En attendant que les responsables de wilaya interviennent pour remettre de l’ordre et délivrer ce plus grand marché de gros de Tizi Ouzou de cette anarchie et de cet abandon, les commerçants continuent à exercer leur activité dans des conditions difficiles à qualifier.
M. Hammami