l On les rencontre partout sur les trottoirs devant des tables de tabac, sur les marchés fixes ou hebdomadaires derrière des étals de fruits et légumes, sur les places publiques brandissant des caisses de boissons fraîches. Il n’y a que les petits cireurs et vendeurs de journaux de jadis qui ont disparu. Ce sont des enfants qui sont âgés entre 8 et 10 ans et dont la majorité, particulièrement ceux des marchés, sont honteusement exploités par leurs propres parents. Un comportement dépassant tout entendement de la part de ces personnes âgées, qui exposent ainsi leur progéniture à un rythme de travaux forcés, tel que celui de soulever des cageots de 30 kg, ou faire le “pied de grue” devant les étals de 4 h du matin à midi sous un soleil de plomb. La poussière et la fatigue due au surmenage et au manque de sommeil, de même que la résignation se lisent sur leurs visages et à la tristesse au fond de leurs yeux qu’ils gardent difficilement ouverts. L’on comprend que ce ne sont pas eux (les enfants) qui ont choisi ce régime infernal mais qu’il leur est imposé par des adultes inconscients qui n’ont d’yeux que pour les recettes de fin de journées. Entre les négriers d’antan et ces parents exploiteurs de leurs enfants mineurs, il n’y a guère de différence. Passe encore quand c’est le dernier recours pour survivre, mais ces enfants sont surexploités en vue de s’enrichir sans penser aux inévitables et nombreuses séquelles qui s’abattront sur leurs corps frêles.
O. S.