L’ivresse publique prend des proportions inquiétantes

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De notre envoyée spécialeWahiba Aït Youcef

281 personnes ont été arrêtées jeudi dernier dans la wilaya de Mostaganem suite à l’opération combinée (Sûreté nationale et gendarmerie). Baptisée Esakina (tranquillité), l’opération s’inscrit dans le cadre de la sécurisation du littoral, notamment la protection des biens et des personnes. L’opération qui entre dans le cadre du plan Delphine, entrepris le premier juin, a touché quatre sites du centre de la wilaya (forêts et plages). Il s’agit de Mazaghrane-sablette, Sidi El Medjdoub-Tadjdit, gare routière Salamandre et jardin Emir Abdelkader-Belvedère. A l’occasion, 486 éléments ont été mobilisés avec 106 véhicules, trois chiens de police, un radar et deux regloscopes.Les éléments de la gendarmerie et de la Sûreté nationale ont procédé à l’interpellation de 281 personnes pour vérification d’identité, 48 personnes pour ivresse publique, 15 retraits de permis de conduire… Ils ont réussi à saisir 13 armes blanches, 265 bouteilles de boissons alcoolisées, 5 motocycles sans papiers et 50 psychotropes.Première destination pour les éléments de services de sécurité, la forêt Mazaghrane située à 6 km du centre-ville, une forêt féérique mais malheureusement mal entretenue. Elle est transformée en un lieu de décharge et d’ivresse publique. Dans ce lieu, les éléments de la gendarmerie ont arrêté 12 personnes pour ivresse publique et défaut de pièces d’identité. M. Benmerabite, commandant du groupement par intérim, a fait savoir que cette forêt est fréquentée généralement par des alcooliques. Nous nous sommes rendus ensuite à la plage Sablette, l’une des plus importantes plages de l’ouest de la wilaya et qui dispose de deux postes de gendarmerie avec un effectif de 15 éléments chacun. Ces derniers veillent à la sécurisation de la plage et de la protection des touristes dont le nombre a été estimé à environ 6 millions pour la seule année 2005.“La plage Sablette est l’endroit le plus privilégié des familles et des estivants, surtout la nuit. Elle compte le plus grand nombre de touristes sur les 19 plages de la wilaya”, nous dit le commandant Sebbiat El Hadj, chef du bureau de la police judiciaire. Sur ce lieu, les meneurs de l’opération ont pu arrêter six personnes pour ivresse publique et une personne en possession d’une arme blanche très sophistiquée.L’un des plus importants points prospecté par les services de sécurité reste le quartier El Wiaam, appelé également Radar. La situation dans laquelle vivent les habitants du quartier contredit totalement le nom La Concorde. Ce quartier abrite environ 400 familles victimes du terrorisme venant des wilayas voisines : Mascara, Chlef, Aïn Defla et Tissemsilt. C’est le “point noir” de la wilaya, là où l’on trouve les plus grands délits, coups et blessures volontaires, violation des domiciles, vol, consommation de drogue et d’alcool. La construction est très anarchique, les édifices collés les un à aux autres en l’absence d’une route principale et d’éclairage public. Ce qui a marqué le plus ce point ce sont ces enfants qui se sont précipités dès notre arrivée pour nous parler de leur misère. Ils portaient des vêtements malpropres et crasseux, pieds nus, leur regard triste reflète bien leur indigence et pauvreté. D’ailleurs, un riverain nous a fait savoir que les enfants du quartier sont privés de transport scolaire. Aussi, les éléments de la police et de la gendarmerie ont pu arrêté dans ce quartier deux personnes pour ivresse publique. Pour rappel, cette opération combinée est la cinquième en son genre au cours de cette année dans la wilaya de Mostaganem. Elle vise, selon le colonel Ayoub, chargé de la communication de la Gendarmerie nationale, à aller vers les noyaux durs de la délinquance.

W.A.Y.

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