Le maître revient cette semaine

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Un hommage au maître de la chanson kabyle Cheikh El-Hasnaoui sera rendu à partir d’aujourd’hui à la Maison de la culture Mouloud Mammeri. Les fans de l’auteur de la maison blanche pourront ainsi et durant une semaine faire un voyage dans un genre musical, que seul le cheikh aura bien fait son envol avec.L’association culturelle “Issegmane” d’Aït Hessane et l’association “Wihine” de Bouhinoune en partenariat aven l’APC de Tizi ouzou et la Maison de la culture Mouloud Mammeri comptent faire de cette journée-anniversaire de sa disparition, une occasion pour pérenniser un répertoire musical d’où les plus grands chanteurs se sont inspirés.Revisiter la vie et l’œuvre ne peut être qu’un geste méritoire pour rendre hommage à ce “monstre sacré” de la chanson algérienne.Une pléiade d’artistes de renommée et des personnalités du monde musical sont annoncés lors de cet événement qui drainera à coup sûr des foules, d’autant plus que les fans de ce style sont très nombreux.Même si la voix rocailleuse du Cheikh s’est éteinte le 06 juillet 2002, très loin de chez lui, à l’île de la Réunion à l’âge de 92 ans, son œuvre continue toujours de dominer la musique algérienne, et fascine encore de jeunes talents qui l’ont pris pour modèle. Mohamed Khelouati pour l’état civil, avait arrêté de composer des chansons depuis les années soixante dix, pourtant, il demeurait la grande référence du chaâbi. Un symbole d’une Algérie réconciliée avec son identité.C’est dans les années trente du siècle passé que le jeune El Hasnaoui a fait ses premiers pas dans la cour des grands, en introduisant un genre musical qui lui est propre. Alternant l’arabe dialectal et le kabyle, l’auteur de “Ya Noudjoum El-lil” a su mettre magistralement en prose les sensations d’une jeunesse en quête d’une liberté et d’amour. Les textes douloureux de l’artiste démontrent une instabilité dans la vie qui s’est muée en une révolte poétique face à l’ordre social établi, qui l’a privé de sa bien aimée. A cause de cet amour, il s’exile en France en 1937.L’exil, entaché souvent de souffrances a en effet joué un rôle important dans son parcours artistique, notamment lorsque le thème traite des bouleversements socio-économiques du XXe siècle, et les conditions de ses compatriotes dans des terres étrangères, en maudissant cet exil «forcé» dans ses chansons.Le grand maître a tiré sa révérence non sans léguer à la postérité un très riche répertoire, et une triste histoire racontée de génération en génération.

M.Ait Frawsen

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