L’ENTMV en pole position

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Que ce soit pour le nombre de navires exploités sur la ligne, le nombre de rotations, celui des passagers ou des véhicules transportés, l’ENTMV galope en tête avec plusieurs coudées d’avance. Ni la SNCM, compagnie française venue sur la ligne il y a trois ans, participer à l’ouverture de la desserte à la concurrence, ni le dernier à se mettre sur les rangs, la Cnan ne peuvent supporter la concurrence que leur impose de fait l’opérateur historique.En saison haute, correspondant en gros à la saison estivale, la ligne est d’une rentabilité exceptionnelle de l’avis de tous. Cette année, c’est pas moins de cinq ferries dont deux de dernière génération, “El Djazaïr II” et “Tassili II”, deux affrétés et pouvant supporter largement la concurrence avec les deux premiers, le “Riviera” et le “Scotia”, sans oublier le “Tariq” qui affiche toujours belle allure qui sont mis sur la ligne. Ajoutés à “l’Ile de beauté” et le “Méditerranée” battant pavillon français et au “Millenium” de la CNAN, c’est un total de huit paquebots qui est affecté sur Béjaïa. Un véritable don du ciel pour nos émigrés qui, outre l’embarras du choix disposent de la faculté de choisir, et l’heure et le jour du départ comme ceux du retour. L’habituelle cohue, évitable au prix de “bakchichs” il n’y a pas si longtemps, est en voie de disparition.Concernant les tarifs, ils sont les mêmes quelle que soit la compagnie, puisque les opérateurs travaillent en pool, avec donc un tarif de base unique. Mais concurrence oblige, chaque compagnie apporte son petit plus, qui souvent fait la différence. Ainsi, l’ENTMV ne facture pas la nourriture en classe cabine, ce que les autres font, en euros.Pour revenir aux tarifs, il faut savoir qu’il existe deux tarifications bien distinctes, selon qu’il s’agisse de haute ou de basse saison. Sur la ligne Marseille-Béjaïa, le tarif de référence en haute saison, qui s’étale du 25 juin au 15 septembre, va de 320 à 470 euros, selon qu’il s’agisse de couchettes ou de cabines, alors qu’il se situe dans une fourchette allant de 240 à 350 euros en basse saison (du 16 septembre au 24 juin). Pour les véhicules, il est de 780 euros, tarif de base en haute saison et de 520 euros en basse saison. A ces tarifs, il faudrait tout de même ajouter les taxes portuaires qui sont de 20 euros en cabine, 18 en classe éco et 16 pour les véhicules.Ces tarifs, s’ils sont uniques pour les trois compagnies, sont susceptibles de réductions, de tarifs spéciaux, qui représentent souvent de belles opportunités d’économies pour nos émigrés, dont le moindre euro est d’abord multiplié par 10… Comme chez les Auvergnats, “un chou est un chou” (un sou), pour nos frères d’outre-mer. A l’ENTMV, par exemple, il existe dix types de réduction touchant les familles nombreuses, les étudiants, les couples, les anciens Moudjahidine. En dinars, c’est-à-dire au départ d’ici, le tarif est unique et est valable toute l’année : 12 660 DA en aller-retour en fauteuil, 14 600 DA en couchettes et 20 000 DA en cabine. Quant aux voitures, il faut compter 24 580 DA pour un véhicule touristique et 50 000 DA pour un utilitaire, auxquels il faudrait ajouter les taxes portuaires : 2 140 DA en cabine, 1 800 en économique et 1 440 DA pour les véhicules.Ces tarifs, de l’avis surtout des émigrés, demeurent élevés. Le monopole n’est pas tout à fait levé avec la mise sur pied d’un pool. Seule une ouverture, sans préalable, du marché et un assouplissement de la politique des visas imposés par ceux d’en face, pourrait démocratiser davantage ce mode de voyage. Certains visionnaires lorgnent déjà vers les croisières. Mais c’est déjà une autre vision des transports et loisirs.

Mustapha Ramdani

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