La jeunesse sportive de Kabylie véhicule trop de symboles pour qu’on cherche à l’arrimer à une formation politique. Symbole de l’Algérie d’abord, comme les autres clubs algériens, elle a incarné, face à l’administration coloniale, l’élan national, utilisant le sport un moyen de rassemblement de la jeunesse et de prise de conscience des réalités du pays. Symbole de la Kabylie, elle a porté, haut et fort, durant les années de plomb, le combat identitaire de tout une région et de tout un pays : c’est sur les stades et, aux cris d’imazighenes’’, que la jeunesse militante des années soixante-dix et quatre vingt faisait retentir ses revendications, réclamant, alors que toutes les portes lui étaient fermées, une place à la langue et culture berbères. Et si aujourd’hui, dans l’Algérie de 2006, ces portes se sont ouvertes, c’est aussi grâce à la JSK ! La population –sportive et non sportives- a, au demeurant, exprimé depuis longtemps sa reconnaissance au club en le supportant, en arborant, à chaque compétition importante ses couleurs, en fêtant ses exploits et en le soutenant quand il échoue. On se rappelle le cri qui jaillit des milliers de poitrines quand la JSK encaisse des buts : ‘’mazal JSK, mazal, mazal, La JSK n’a pas dit son dernier mot, elle ne l’a pas dit !’’ La JSK, aujourd’hui, refuse qu’on l’utilise pour satisfaire des ambitions politiques ; ses couleurs, sont le vert et le jaune, symbole de jeunesse, de force et d’espoir : comme le FLN historique, elle est le bien de ses supporters, de la Kabylie et de l’Algérie toute entière. Alors, ne touchez pas à la JSK !
S. Aït Larba