Kerfala, une agglomération oubliée

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Kerfala, une agglomération située à 14 km au sud du chef-lieu de la commune de Kadiria compte quelques 500 foyers. La localité n’est en fait qu’un VSA datant des années 80. Pour s’y rendre, on emprunte le CW1. La route est étroite, sinueuse, Kerfala est un village à vocation agricole. Les agriculteurs s’occupent de la culture maraîchère et l’exploitation des terres est limitée.La localité est démunie de toutes les commodités : les infrastructures de base sont inexistantes. Seules une école primaire et une antenne communale, deux sites étatiques, ont été édifiés. Elle a bénéficié d’un CEM dont les travaux ont été lancés en 2005 ; malheureusement, il accuse un retard flagrant dans l’avancement de sa réalisation. L’éloignement, l’inexistence d’infrastructures : ni aire de jeux, ni centre culturel, ni café maure où le visiteur peut se désaltérer en buvant une boisson fraîche ou un verre d’eau, ni endroit permettant aux gens de se rencontrer et discuter de leurs problèmes, résultent d’un état de désolation. A ces problèmes s’ajoute l’exode rural qu’a connu la localité durant la dernière décennie. Lors de notre passage à Kerfala, nous avons rencontré un groupe de jeunes qui s’adossaient au mur d’une maison. Ceux-ci nous ont fait savoir qu’“ils (les jeunes) fuient le village faute d’emploi et de moyens de loisirs. “Il n’y a absolument rien qui nous retient ici. Le minimum de commodités de vie est quasiment inexistant”. Un autre ajoutera : “Nous étions ravi d’avoir bénéficié d’un CEM, or les travaux avancent à une cadence très lente. Avec ce rythme, l’établissement ouvrira ses portes quand j’aurai terminé mes études”. Et c’est l’opinion de tout élève, notamment les filles qui, elles, souffrent de l’éloignement puis des frais de transport car les parents vivent la pauvreté et ne peuvent subvenir aux besoins quotidiens de leurs progénitures. Afin d’améliorer le cadre de vie des citoyens, la population locale souhaite que les pouvoirs publics doivent prennent en considération les problèmes et les préoccupations des citoyens qui se sentent abandonnés et que les jeunes sont livrés à eux-mêmes. Vivant le vide, la routine, le chômage, ces jeunes s’orientent vers les maux sociaux. Nous repassons au siège de l’APC, les élus locaux ont bien voulu nous recevoir. Nous leur exposons les préoccupations soulevées par les jeunes. Les responsables confirment ces problèmes et les doléances de la population. Le vice-président, M. Toutah, nous dira : “Kerfala et les autres hameaux de la commune s’égalent dans les conditions de vie. Ceci nous préoccupe beaucoup. Nous ne disposons pas de moyens et comme nous l’avons signalé, notre APC n’a pas de ressources pour régler tous les problèmes, surtout ceux concernant la classe juvénile. Cela nous touche énormément. Nous agissons en fonction de la subvention que la wilaya nous accorde. Notre souhait est de faire sortir la région de la marginalisation, de l’isolement et d’améliorer autant que nous pouvons les conditions de la vie des citoyens”. En définitive, la localité de Kerfala pourrait profiter d’un programme entrant dans le cadre du développement rural, et de programme d’assistance agricole afin d’attirer les citoyens qui ont “déserté” le village malgré eux, créer des postes d’emploi dans le domaine de l’agriculture. En ce qui concerne les jeunes, il est souhaitable de faire bénéficier le village de Kerfala de locaux commerciaux au profit des jeunes. Cette action vise la résorption du chômage et la création d’une activité rentable.

A. Bouzaïdi

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