Ahcène Nath Zaïm ou l’art de la sagesse

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l Il est des artistes qui ne se forcent guère pour créer et produire. Leur inspiration est quasi instinctive, cela est particulièrement vrai, lorsque l’on parle d’un professionnel de la trempe de Ahcène Nath Zaim, lequel est professeur de musique et l’un des meilleurs spécialistes des instruments de musique. Quadragénaire, notre musicien a connu toutes les vicissitudes de la vie. Orphelin dès son jeune âge et fils unique, il a dû mûrir avant terme pour pouvoir prendre les rênes de sa petite famille. Dans les fêtes villageoises, on trouvait toujours un grand plaisir à l’inviter pour l’écouter chanter, alors qu’il ne dépassait pas encore une dizaine d’années. Il était déjà une graine de star. Actuellement, il allie l’enseignement de la musique dans un collège de Maâtkas à la production artistique. A son actif déjà une centaine de chansons, mais il n’a commercialisé que deux k7 et on peut écouter quelques unes de ses mélodies sur la Chaîne II. Connu du grand public avec son premier produit sur le marché, à savoir Ur kem djih a thakbaylith qui avait fait un tabac en 2002. Beaucoup l’ont découvert sur les écrans de BRTV avec le clip de ce tube. Très estimé dans les milieux artistiques de par son sérieux et sa sagesse, surtout que beaucoup de “Maîtres” aiment l’avoir à leurs côtés pour les accompagner de son violon magique. Les Akli Yahiatène,Youcef Abdjaoui, Nouara,Chaou, Anissa, Cheikh El Mahdi… toutes et tous ont fredonné avec ce sage de Ahcène Nath Zaim, de son vrai nom Ahcène Salhi. Bien mieux, notre artiste s’essaie même dans la composition de musiques pour films avec Nekwa réalisé par un groupe d’amateurs de son village en plus de la création d’instruments de musique originaux, tel que cet instrument à percussion inédit qu’il garde jalousement chez lui et la modification de la manche de clavier avec deux versions (orientale et universelle). Par ailleurs, il convient de préciser que l’artiste conduit plusieurs chorales telles que celle de son village et la célèbre Talwith de Tizi Ouzou avec son ami Amar Driss. C’est avec cette dernière qu’il a remporté avec brio le 1er prix national des chorales lors du 3e festival qui s’est déroulé à Sétif durant cette année. Son genre, le hawzi d’expression kabyle fait une réelle sensation partout, quoiqu’il a réussi à produire un excellent album spécial-fêtes traditionnelles sous la pression de son jeune public. Quand à ses projets, aâmi Ahcène entend enregistrer un nouveau produit bien avant la fin de cette année. Enfin, notre chanteur n’a cessé de rendre un vibrant hommage à ceux et celles qui contribuent à l’épanouissement de l’art en général en Algérie, c’est dans cet objectif qu’il a tenu à adresser un petit coucou à Ould Ali El Hadi, directeur de la culture et de la MCTO pour tout le boulot qu’il a accompli au sein de sa wilaya.

Idir Lounès

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