L’opposition monte au créneau

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Huit mois après son installation, l’assemblée populaire communale de Beni Maouche connaît ses premier remous. C’est en effet suite à la demande de l’opposition constituée de cinq membres issus du FFS et du RCD, réunis pour la circonstance pour faire front contre l’exécutif issu du RND, qu’une assemblée extraordinaire a été convoquée pour débattre du fonctionnement, du développement et du patrimoine communal, comme il est indiqué dans le rapport qui a été rendu public. Les représentants des deux partis sus-cités, forts de leur union conjoncturelle, ne sont pas allés avec le dos de la cuillère pour dresser un véritable réquisitoire contre l’exécutif.Après l’adoption de l’ordre du jour, l’assistance, parsemée certes, a eu droit à des débats aussi attrayants que déroutants du moment que ceux qui les menaient passaient du constat réel à la plaidoirie purement politique. Monsieur Salem Ounas élu sur la liste du FFS a ouvert les débats en mettant l’accent sur le dysfonctionnement constaté dans le mécanisme organisationnel régissant cette instance élue, émanant, d’après lui, de “l’inertie que connaissent certaines commissions, l’absence de l’éthique dans les débats et du non respect des modalités pratiques régissant les délibérations comme le stipule le code communal.”Mokrane Boulila a abondé dans le même sens en insistant sur la violation par l’exécutif, des articles 15, 16 et 21 de ce même code qui, d’après ses dires, “garantit la transparence et le suivi par la population de la gestion des collectivités.” Il a étayé ses dires en insistant sur l’absence de l’affichage public informant de la tenue de ce genre de réunion et en dénonçant la tenue approximative des P-V dont les contenus tronqués dénaturent le déroulement des travaux. Suite à cette interpellation, le premier magistrat de la commune, Rabah Laidaoui, a justifié les manques et les lacunes par “l’absence des élus du peuple sur le terrain et leur attentisme condamnable.” Ce qui n’a pas été du goût des opposants. Une polémique s’ensuivit sans pour autant attirer l’attention des présents qui s’enlisaient dans la fadeur des débats entrecoupés de véritables tirades beaucoup plus personnelles que professionnelles. Le deuxième point du constat a été la dénonciation des lenteurs caractérisant l’état d’avancement des projets de développement ou de leur inexistence. Sur ce point, le maire a tablé tantôt sur l’insuffisance des budgets alloués aux différents projets, tantôt sur le lancement incessant de tel autre “avec le bon vouloir des autorités d’en haut” (sic)Intervenant sur le troisième point cité dans la déclaration, les élus représentant l’opposition ont sommé l’exécutif de protéger le patrimoine de la commune et de le rentabiliser. Ceci a concerné l’utilisation abusive du parc roulant et le non recouvrement des créances inhérentes à l’approvisionnement en eau potable et aux loyers en passant par l’attribution arbitraire des logements, la non rentabilisation des engins, dont disposent la commune et la dilapidation du patrimoine archéologique. Les membres de l’exécutif trouvaient toujours des échappatoires en tablant sur le manque d’initiative des élus de l’opposition ou sur l’éternelle rengaine de “l’intérêt général” qui revient comme un leitmotiv salvateur.Ce n’est que vers la fin que le secrétaire général de l’APC a pris la parole pour situer un peu les responsabilités et s’engager au nom de l’administration à pallier les conséquences des erreurs qui ne sont dues, dit-il, “qu’au manque d’expérience des membres de l’exécutif et à la non qualification du personnel administratif.” Tout compte fait, sur le plan politique, l’opposition a marqué un point après avoir tenté de médiatiser les lacunes constatées dans la gestion des affaires de la commune sans pour autant aller vers un clash brutal ou une quelconque crise. Comme dirait l’autre, ils ont quand même essayé…sans passer inaperçus !

A. M. Arezki

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