Les artisans défendent leur métier

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La fête du bijou des Ath Yanni a déclaré le ministre de la PME et de l’artisanat, revêt un cachet historique, ancestrale, social et économique. La 7ème édition de cet événement, dont son ouverture a eu lieu jeudi, se veut également “un élément identifiant mettant en symbiose des générations entières, avec la conviction de se projeter dans le futur”, estime le maire de la commune.Lancée en grandes pompes par deux ministre de la République (Artisanat et tourisme), en présence du wali de Tizi Ouzou, Mazouz et des membres de son exécutif ainsi que des autorités locales, cette 7eme édition de la fête du bijou s’annonce sous des aspects revendicatifs, bien que l’événement, en lui-même, affiche des aires festives mais surtout économiques.Revendicatifs eu égard aux différents problèmes que rencontrent les professionnels du bijou, et ayant été soulevés cette fois-ci, clairement face aux représentants du gouvernement.Les artisans bijoutiers seront appuyés dans leurs préoccupations par le maire, Tabeche ayant signalé qu’ils représentent “la pierre angulaire de cette noble activité. Ils sont à rehausser jusqu’au panthéon des honneurs; puisque, en dépit des vicissitudes de la conjoncture socio-économique et des diverses péripéties auxquelles ils font face, ils ont, tout de même, réussi à être les dignes gardiens du temple”. Placée sous le haut patronage du président de la République, la fête du bijou ayant acquis sa dimension nationale depuis 1998, a dés lors, réussi à gagner la considération qui lui sied. Une considération que d’aucun parmi les professionnels du métier, estiment leur apporter des solutions aux entraves ayant menacé cet artisanat de disparition. Il y a lieu de dire que le métier du bijoutier artisanal a failli chavirer vers une activité purement commerciale.

Revaloriser l’activité artisanaleLe ministre de la PMI et de l’artisanat, Mustapha Benbada, qui a donné le coup d’envoi de cette 7 ème édition de la fête du bijou, ce jeudi, est longuement revenu sur le programme gouvernemental visant la réhabilitation de cette activité. Six milliards de dinars sont consacrés au secteur, selon le ministre, injectés par le gouvernement au profit du fond destiné à l’artisanat.Un consortium de l’artisanat sera également crée, ajoute M. Ben Bada, ainsi que la construction d’une quarantaine de maisons d’attisants est en projet, à l’échelle nationale. Autant de projets qui devront profiter au secteur du tourisme. Un secteur représenté par son ministre. Nourdine Moussa, lors de l’ouverture de cette édition, venu mains vides en matière de projections au profit de la région.Nourdine Moussa, qui se trouve ainsi à la tête d’un département qui a beaucoup à conjuguer avec l’artisanat pour booster le tourisme, hautement considéré de pourvoyeur d’emplois et de richesses, semble avoir besoin de plus de réflexions et de méditation avant de se rendre compte de la véritable jonction qu’il y a entre deux secteurs qui se valent. L’illustration est d’autan plus concrète que le ministre du tourisme. “venu en touriste”, a été très vaque dans ses réponses à nos questions concernant les projections de son département au bénéfice de la région. Il s’est même embourbé dans des explications du ressort du département de Mme Toumi (!).Qu’à cela ne tienne, son homologue de la PMI et de l’artisanat aura fait de son escale à At Yanni, l’occasion pour lever les embrouilles et tenter de redonner espoir aux professionnels de l’artisanat en général et du bijou en particulier. M. Ben Bada aura aussi capitalisé sa visite inaugurale à Ath Yanni pour annoncer les perspectives de développement du secteur, “pour peu que les professionnels s’organisent”, à-t-il dit.Les bijoutiers qui revendiquent des allégements fiscaux et s’en prennent à la cherté et le manque de la matière première notamment le corail interdit à l’extraction depuis 2002, plaident également pour une véritable valorisation du secteur. Un secteur qui a “réussi à se faire une bonne place qui dépasse nos frontières”, crois savoir Ben Bada, en dépit d’un climat pas du tout favorable dans lequel il évolue.

Le bijou Kabyle draine des touristesLa première journée de cette 7ème édition a drainé des centaines de visiteurs. Ils sont de partout. En sus des citoyens d’Ath Yanni et ses environs, nous avons rencontré des gens venus d’ailleurs. Des algérois pour la plupart d’entre eux installés à l’étranger, à l’image de ce couple sexagénaire résidant à stokholm (Suède) qui se trouve en vacances à Alger mais sans pouvoir céder à la tentation de faire le déplacement jusqu’à Ath Yanni “visiter et acheter les bijoux”.“Nous avons acheté de belles pièces kabyles et nous estimons que les prix sont nettement abordables ici mieux qu’ailleurs”, nous dirons monsieur et madame Karadja Chakir. Sa sœur qui a tenu à faire, elle aussi, le voyage de Stockholm, a trouvé les sites longeant les abords de la route menant de Tizi Ouzou vers les montagnes très splendides, quoi qu’elle a déploré “l’inexistence d’endroits de pique-nique à même de souffler un peu du long voyage”.Même refrain de satisfaction mais aussi de regret pour cette autre famille algéroise ayant fait la réservation à l’auberge “le bracelet d’argent” appartenant à l’ETK, pour “ne rien rater de l’évènement”, nous a confié un membre de cette famille venu à quatre. Nous avons, remarqué, par ailleurs, la présence dans les rues des Ath Yanni des touristes étrangers, des Européens dans leur majorité, venu faire du tourisme de montagne et acheter des bijoux kabyles. Des touristes que Nourdine Moussa n’a pas vu, autrement ça lui aurait donné un exemple vivant de la véritable et inévitable jonction entre le secteur de l’artisanat et le sien. “Le bijou d’Ath Yanni est aux contours multiples : culturel, économique et touristique. En ce sens que la présente édition s’exécute avec l’espoir de constituer une amorce sérieuse au développement”, a déclaré Nacer Tabèche, maire de la localité lors de son allocution d’ouverture.Il y a lieu de signaler, par ailleurs, la participation record d’exposants durant cette 7e édition de la fête du bijou. Ainsi, pas moins de 65 bijoutiers, tous des Ath Yanni ont pris place dans les stands ainsi que 67 autres participants des autres wilayas venus révéler leurs produits artisanaux hors bijoux. Ath Yanni est à l’occasion une station des artisans des wilayas de Tizi Ouzou, Saïda, M’sila, Bouira, Tébessa, Alger, Ghardaïa, Adrar, Tamanrasset, Aïn Témouchent,Béchar, El Taref, Sétif, Boumerdès, Ouargla, Tipaza et Béjaïa. Les organisateurs ont eu à regretter la défection des artisans de Tlemcen et de Blida.

M. A. T.

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