L’imam de M’setasse assassiné

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Regain de violence islamiste au pied du djebel Bouzegza. Un commando du GSPC a lâchement assassiné, avant-hier en milieu de journée, l’imam de la mosquée du village rural de M’setasse relevant de Keddara, 30 km au sud-ouest de Boumerdès.L’imam répondant au nom de Bouadja Ali, âgé de 58 ans et père de 10 enfants, se dirigeait vers son domicile — après avoir officié la prière singulière du vendredi — lorsqu’il fut surpris par trois personnes qui ont tiré sur lui à bout portant plusieurs rafales meurtrières.La victime a rendu l’âme sur le coup, a-t-on précisé. De jeunes villageois, sans armes pour la plupart, s’organisent et se mettent, peu après, à la recherche des tueurs. Mais ces derniers ont eu, a-t-on indiqué, le temps de prendre la direction des maquis avoisinants. Alertés, les patrouilles d’un cantonnement militaire voisin ont, à leur tour, lancé dans les parages une opération de ratissage qui se poursuit. Les observateurs locaux de la scène sécuritaire affirment, eux, que l’armée traque dans cette contrée plus d’une vingtaine d’irréductibles du GSPC. On exploite le moindre indice pour avoir ces sanguinaires morts ou vifs. Mais les agglomérations secondaires de Keddara, entre autre M’setasse, Behara et Bennoura redoutent constamment les exactions de cette mouvance terroriste d’obédience salafiste. Il y a moins de cinq mois, un patriote a été victime d’un attentat à l’arme automatique alors qu’il cultivait son lopin de terre, non loin du chef-lieu de la commune. La victime d’avant-hier, réputée pour ses prêches, plutôt sa foi, vilipendant les terroristes “n’ayant de place, selon elle, qu’en enfer”, a déjà perdu l’un de ses fils prénommé Youcef, assassiné en décembre 1999 par l’intégrisme armé.Hier vers 14h, juste après l’enterrement de l’imam assassiné, plus de 50 personnes se sont rassemblées devant le siège de la wilaya de Boumerdès. Les protestataires, dont une délégation a été reçue par un représentant du wali, expriment leur soutien à la famille meurtrie et réclament, surtout, la protection de leur village. “Il n’y a chez nous ni gendarmes ni policiers. Et les membres des GLD de notre contrée manquent, eux, souvent de munitions”, ont expliqué de nombreux villageois interrogés. Et ils précisent que les actes terroristes sont l’œuvre de commandos de la phalange islamiste d’El Feth, dont certains sont originaires de la commune.

Salim Haddadou

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