Si pour la plupart des villages de la région Nord de la commune de Fréha, le problème de l’eau potable ne se pose pas trop cette année et ce grâce, surtout, à la toute nouvelle chaîne AEP de Tikherbine, réceptionnée, rappelons-le, il y a à peine quelques mois, qui alimente, pour rappel, Azrou, Timarzouga, Tala Tgana, Aït Bouali entre autres, c’est loin d’être le cas dans la vallée du Sébaou où ce précieux liquide se fait de plus en plus désirer, notamment dans les villages Imzizou, Nezla et Guendoul de la même commune.L’eau distribuée deux jours sur quatre est, en effet, la ration à laquelle sont désormais soumis les habitants de ces villages, alimentés, faut-il le souligner, d’une même chaîne à partir du “pourtant” tout proche Oued Sébaou. Ce nouveau programme vient d’être communiqué par l’ADE locale, précisant en fait que cela est dû à la perturbation de la nappe phréatique des forages. Quoi qu’il en soit, ces villageois sont appelés, vraisemblablement jusqu’à la fin de l’été à se serrer la ceinture en utilisant l’eau d’une façon plus rationnelle. “Je crois qu’on n’a pas trop le choix, on doit faire avec. On doit surtout prévoir les moyens d’emmagasiner cette eau, mais quoi que l’on fasse, je pense qu’on ne peut pas se prémunir. Il faudrait remplir toute la maison pour rester à l’abri. Deux jours sans eau, avouons que c’est trop, surtout avec ces temps caniculaires. Déjà que lorsqu’elle arrive, l’eau ne coule pas à flots des robinets. Ajoutons à cela que sur les deux jours qui nous sont réservés, il ne faut compter qu’une seule journée. Notre village est grand, par conséquent, un autre jour de distribution s’impose au sein même du village pour permettre à tout le monde de s’alimenter. Autant dire que c’est pratiquement un jour sur quatre”, nous dira en substance un des habitants d’Imzizou, avant de céder la parole à son ami : “C’est devenu une habitude, le même scénario qui se répète depuis plusieurs années déjà. Je pense qu’il est temps de penser à une solution définitive”. Pour la population de Nezla, le problème de l’eau s’est toujours posé, à tel point qu’il est devenu leur souci majeur. “Ce que nous demandons d’abord et surtout, c’est de raccorder nos foyers à une conduite car chez nous, les fontaines publiques sont toujours d’actualité”, s’insurgera en effet Kamel, un membre du comité de ce village qui dit avoir frappé à toutes les portes, mais en vain. Il nous dira que cette nouvelle mesure de rationnement ne peut qu’accentuer le calvaire des habitants de Nezla. Des chaînes interminables de personnes évidemment — mais aussi de jerricans et autres récipients — se forment en effet, à longueur de journées devant les deux fontaines publiques que compte ce village, pour puiser l’eau devenue si rare.
M. O. Ben Mokhtar
