Randonnées, escalades… découvrir les splendeurs de “Mimouna”

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Depuis sa création il y a une année, l’Association “Mimouna” a tracé comme objectif de reconquérir la montagne et réconcilier cet espace naturel avec ses véritables adeptes. C’est une chose magnifique que de découvrir, l’espace de quelques jours, la beauté de la faune et de la flore dans cette partie des monts du Djurdjura, dans la daïra de Haïzer. Il a fallu une petite et simple touche de cette jeune Association “Mimouna”, en collaboration avec l’association française “pour Tikjda, hommes, montagne, nature, ressources de la paix” qui, conjointement, ont tracé un programme très varié et instructif, notamment pour les jeunes de la région. Tout se déroule en milieu naturel dans le petit village d’Ath Khrouf et le Mont Mimouna dans la daïra de Haïzer, à mi-chemin avec Tikjda, à commencer par le reboisement, la formation aux techniques de développement rural, les sports en pleine nature (randonnées, escalades…) avec l’initiation de groupes de jeunes (filles – garçons) aux activités citées. La formation de formateurs omnisports associative en espace d’escalades ouvertes et fermées (murs d’escalades), sentiers (balisages et orientation), présentation et formation à la manipulation de la machine à fabriquer les montagnes et une exposition intitulée. “Atouts de la terre”…C’est au niveau du village d’Ath Khrouf que la délégation a élu domicile pour organiser ses différentes activités dans une école primaire abandonnée que les membres des deux associations et leurs adhérents ont nettoyée et réaménagée pour organiser cette exposition. Deux filles, adhérentes à l’Association Mimouna (Tiziri et Talua), ayant suivi une formation accélérée, expliquent, sous l’œil attentif d’emmanuelle Lambert “mediatrice scientifique, département des sciences de la terre, Palais de la découverte à Paris, l’expérience de la terre dynamique, l’éducation de l’environnement, le mouvement des plaques terrestres depuis des siècles à travers différents panneaux et de photos illustratives de failles tectoniques, des glissements de plaques sous pression de couches à cause de la chaleur… Les différents types de tremblements de terres, les couches terrestres, le manteau inférieur et supérieur, la dynamique interne… ainsi que la machine à fabriquer les montagnes ont été expliqués à travers des simulations à partir d’une boite rectangulaire en verre, un tapis de papier de verre : placer quatre couches de différentes couleurs en superposé, insérer un système de poulie horizontal pour simuler les mouvements de l’écorce terrestre…et le tour est joué pour comprendre ce phénomène naturel, en parallèle aux activités sportives (boxes – football) qui sont supervisées par M. Remy, un des membres de l’Association “Tikjda” qui, en bon vivant, apprend aux jeunes le principe de la solidarité, la non violence…il parle des ressources de la terre et celles humaines, l’école de la deuxième chance… la nécessité d’aider les gens de Mimouna, bergers, chômeur, recalés des écoles… à s’organiser… A côté de l’école, une dame, la soixantaine, elle aussi de l’Association “Mimouna”, fait de la sculpture. Elle échange son savoir-faire avec Me Meslini, une étudiante en médecine vétérinaire et adhérente à l’Association “Mimouna”, qui fait de la poterie. Direction Mimouna, où des équipes d’escaladeurs sont sur place. Mimouna est le nom donné à un mont. Arqué entre des grottes situées a côté d’une source d’eau fraîche, jadis visitée par les villageois de la région qui organisent des “waâda”… A l’intérieur de la grotte, on peut entendre un bruissement émanant d’une rivière qui coule en-dessous, mais certains habitants parlent des cris de l’ogresse qui y habitait, une légende racontée par tout le monde. Nous empruntons un sentier escarpé marqué par des balises et flèches montrant l’itineraire à suivre. On s’arrête quelquefois sous des chênes centenaires pour reprendre notre souffle, et profiter de l’air pur et le calme qui règne en maître. De loin, nous apercevons des gens accrochés aux longs rochers sous forme d’une montagne c’est “Lalla Mimouna”. Une fois arrivés sur place, c’est l’emerveillement…Un groupe de jeunes filles et garçons s’initient à l’escalade dirigé par Yves Ronoux, un formateur de la FSJT (Fédération sport gymnastique du travail) de l’Association “Tikjda”, donnait des conseils pratiques aux jeunes en leur montrant comment placer la dégaine, choisir son parcours… l’escaladeur a besoin de confiance en soi, le sens de responsabilité, l’engagement… C’est Saâdia Ais, une adhérente à l’Association Mimouna qui nous fait la démonstration d’escalade après avoir suivi une formation d’une semaine seulement, une durée insignifiante pour un tel sport. Son formateur, Yves. R, est impressionné par sa volonté… “Elle accomplit un travail d’un escaladeur qui a fait un an d’escalade”, nous dira-t-il… Elle réussit son coup en toute sécurité. Ils étaient au total une trentaine issus des villages avoisinants, Guentour Ath Khrouf… “En revanche, l’association Mimouna active avec ses propres moyens”, nous dira M. Amar Ais, professeur en architecture à l’université de Tizi-Ouzou et membre de l’association. Il souhaite vivement l’implication des Autorités concernées de la wilaya afin de les aider à concrétiser leurs objectifs et permettre à la région qui s’étend jusqu’à Tikjda de s’épanouir et sortir de son anonymat en encourageant davantage les gens à visiter la région. Chose qui propulsera inévitablement le tourisme. Toutefois, hormis les objectifs cités, l’Association sportive Mimouna vise l’organisation d’un Festival national du sport de montagne à partir de l’année prochaine, mais la priorité pour le moment, selon Amar A. est de réconcilier la population avec la montagne, encourager les gens à se retourner vers cet espace sauvage du Parc national du Djurdjura et l’explorer à fond.

Rayane B.

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