500 millions et des interrogations

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En matière de développement local, beaucoup de choses restent à faire pour que la wilaya de Bouira se retrouve, au même titre que les départements avoisinants de Bejaia et de Tizi-Ouzou, traitée sur le même pied d’égalité, selon les dires de certains membres de la délégation des Aârchs qui ont animé une rencontre avec la presse hier matin au chef-lieu de wilaya. Parmi les principales préoccupations de l’heure, le volet économique a été développé avec minutie, notamment sur les fonds versés aux wilayas ayant enregistré des préjudices durant les douloureux événements du Printemps noir. “Plus de cinq cent millions de centimes ont été alloués à la wilaya de Bouira, mais de cet argent seules quelques miettes sont parvenues aux communes réellement touchées par les émeutes, car le premier magistrat de la wilaya réparti équitablement cette somme entre les 45 communes. De ce fait, les localités qui enregistraient un retard sur le plan socio-économique depuis de longues années n’ont pas été prises en considération par le dédommagement octroyé par l’Etat’’, révèle un membre de la délégation qui ne comprend pas ce qu’il qualifie de ‘’discrimination’’. Selon les aârchs qui ont mené une enquête à l’échelle de l’ensemble des communes touchées par les événements d’avril 2001, aucun sou provenant du plan d’urgence de relance n’est venu alimenté les caisses des APC de l’Est de la wilaya, tout du moins celles ayant vécu au rythme des émeutes plusieurs jours durant. Ainsi, le retard en matière de développement n’a fait que s’accroître au grand dam des infortunés citoyens. Ce fameux point numéro douze de la plate- forme d’El Kseur qui demeure insatisfait fait grincer les dents des délégués mais aussi des citoyens habitants dans la région berbérophone de la wilaya de Bouira qui ne comprennent pas la marginalisation dont ils sont victimes. Victimes car doublement pénalisé et par l’attitude des autorités, et par les préjudices subis durant le Printemps 2001. Egalement, au chapitre des carences relevées par les délégués, l’absence d’investissement dans la wilaya ne fait que refléter le laxisme des Autorités : “Peut-on parler de zone industrielle où de zone d’activités dans les communes berbérophones ? Assurément, non ! La volonté de priver de travail toute une frange de la population est claire. Rappelez vous du projet de réalisation d’une raffinerie à Ath Mansour : le projet était ambitieux, et il aurait permis du travail pour tous les jeunes chômeurs, tout en leur garantissant de bonnes conditions de vie, mais la volonté politique d’étouffer la région a été prouvé en délocalisant le projet ainsi que tous les espoirs de ces citoyens’’. En allant encore plus loin dans leurs propos, les délégués sont unanimes pour déclarer que la corruption gangrène l’ensemble des administrations “Ni culture, ni agriculture, ni développement’’ soulignent-ils en accusant certains responsables chargés de promouvoir les secteurs d’activités de la wilaya. Ainsi, les délégués du mouvement citoyen expriment leurs craintes quant à un éventuel soulèvement populaire qui selon eux, n’est pas à écarter si les citoyens des régions berbérophones continuent à être marginalisés de la sorte : “Nous tenons à mettre en garde les autorités contre les risques néfastes qui découleraient d’une telle politique si aucune mesure visant à résoudre la crise persistante n’est appliquée avant la rentrée sociale’’. En attendant une embellie socio-économique sur les régions lésées par les pouvoirs publics, les aârchs promettent un retour en force pour faire aboutir les revendications citoyennes, et ce avant la prochaine échéance électorale.

Hafidh B

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