La drogue, un mal à combattre par la racine sans relâche

Partager

Devant cette situation, nous pouvons dire qu’il ne s’agit plus de cas isolés qu’on pourrait tant bien que mal repêcher, mais d’un véritable problème de société. Les réseaux, les producteurs et les fournisseurs, les dealers et les consommateurs prolifèrent et la drogue est consommée comme du tabac au vu et au su de tout le monde, dans les établissements scolaires et même au sein des familles ! Indéniablement la situation frise la catastrophe, puisqu’on assiste à un phénomène nouveau. Celui de la criminalité et des accidents de la circulation dus à la consommation des stupéfiants. Plus de 45 % de jeunes Algériens consomment des stupéfiants et les substances psychotropes. Effarant, ce pourcentage qui représente une population de plus de cinq (5) millions d’habitants est encore relativement discutable, selon un responsable de l’Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie, contacté à Alger.Aussi édifiant que cela puisse paraître, ce chiffre représentatif fait ressortir des réponses convaincantes d’une population variée, selon les régions du territoire national, soit 18 wilayas où la consommation et la culture de la drogue font parler d’elles. Notre interlocuteur soutient, en ce sens, que l’abus de la drogue a connu une nette progression ces dernières années et que la lutte contre ce phénomène dévastateur demeure insuffisant sur tous les plans. “Eradiquer le fléau de la drogue est impossible, mais diminuer ses effets et ralentir le rythme du trafic est notre objectif principal” a déclaré encore ce responsable. Cela complique la situation avec les effets de la violence sociale et terroriste, le chômage, la pauvreté liée au marasme économique, la déperdition scolaire, l’insuffisance des contrôles des ventes au niveau des pharmacies, et surtout le resserrement de l’étau autour des réseaux de trafiquants de tous genres. Ces causes majeures font que les cas de suicides augmentent vertigineusement, soit à 4 % chaque année chez les personnes droguées, par contre le nombre de personnes hospitalisées, pour excitation, violence, agressivité est de 17% et crises classiques 34 %. Par ailleurs, et selon toujours nos sources, 75 % des jeunes drogués sont issus des familles nombreuses en milieu urbain et généralement tous chômeurs, 98 % des malades sont de sexe masculin dont 88 % sont célibataires. Sur un autre registre, les drogués consomment 70 % de cannabis, 10% des produits d’association tel le “zembreto” et le reste soit 10 % des produits polymorphes. A ce jour, il existe six centres de soins et de désintoxication opérationnels à travers les wilayas de Tizi-Ouzou, Constantine, Oran, Blida, Annaba et El-Oued. Selon des sources médicales obtenues dans un établissement du centre du pays, 10 % des admis ont des conduites toxiphilliques, des bouffées délirantes, des comportements de maniaques et des psychoses aiguës, etc. Les experts, dans chaque rencontre ou colloque qui se tiennent à cette occasion soutiennent que la prolifération des bidonvilles et le mal-vivre, font que la commercialisation de ce genre de marchandises à travers le pays implique même les personnes n’ayant aucun rapport avec la drogue. Ils soutiennent également que la drogue sous toutes ses formes est aujourd’hui située dans la seule et unique problématique politique aux implications économiques, sanitaires, sociales et culturelles.

On cultive le cannabis en AlgérieAujourd’hui les stupéfiants ne proviennent pas seulement des frontières, il sont cultivés illicitement en Algérie. Cela peut paraître invraisemblable, et pourtant c’est la réalité, des jardins et des champs isolés des regards continuent à fleurir. ll y a une dizaine de jours, les forces de sécurité ont découvert le pot aux roses chez un cultivateur de 29 ans à Souk-El-Tenine, dans la localité de Tizi-Ouzou. Pas moins de 70 plantes de cannabis et autres graines ont été détruits et le mis en cause placé sous mandat de dépôt. Pour rappel, déjà en 1995, des champs semblables ont été découverts à Staouéli, banlieue ouest d’Alger. Selon un responsable de la brigade de lutte contre les stupéfiants qui a souhaité recquérir l’anonymat, il n’est pas exclu l’existence d’autres plants cultivés à travers le territoire national.Ces villes mises à l’index sont : Tlemcen, Béchar, Adrar, Tipaza, Béjaia et maintenant Tizi-Ouzou. “La situation est alarmante” ne s’est pas privé de déclarer ce responsable.Dans les villes pré-citées, le cannabis dont le kif est un dérivé, est le principal produit cultivé. Depuis cinq ans, les tentatives d’implantation de culture de cannabis et d’opium se multiplient à une vitesse inquiétante. “La prohibition de ces produits a entraîné une culture au noir, qui le plus souvent, est destiné à une consommation personnelle – mais une partie peut être également commercialisée”, affirme ce responsable avant d’ajouter en dépit des fermeture des frontières avec notre voisin, le Maroc, pays producteur important de hachich sur le continent, nos villes et villages continuent à être inondées avant de conclure que “la véritable lutte contre la drogue doit inévitablement passer par la destruction de cette culture sans laquelle toutes les actions seront vaines”.

Dans les établissements scolaires aussiMême les écoles primaires ne sont pas épargnées par ce fléau. L’initiation aux stupéfiants connaît un rajeunissement très sensible. Dans les établissements primaires, un phénomène nouveau tend à se propager. Les élèves s’initient à la drogue en inhalant les vapeurs de colle et d’essence; De plus en plus d’adolescents s’adonnent à cette pratique. Le cycle primaire représente 22 % dans la consommation des drogues dans notre pays, affirme le membre d’une association. On assiste aujourd’hui à un phénomène de dissémination massive des drogues chez les enfants de 15 à 18 ans. C’est un véritable problème de santé publique en Algérie. L’angoisse due à la mal-vie est avancée comme étant le principal facteur poussant à la prise de stupéfiants.La gent féminine, n’est pas épargnée, elle représente selon la même source 21 % des consommateurs. Le hachich (cannabis) est la drogue la plus consommée moins toutefois que les drogues dures (cocaïnes, héroïnes). La drogue est actuellement l’un des principaux problème de la jeunesse. La situation est alarmante et préoccupante. Elle risque de s’enliser davantage si on ne réfléchit pas à une stratégie de lutte et de prévention (notamment une sensibilisation à travers les médias) plus sérieuse et judicieuse.

SKS

Partager