Les représentants des Etats arabes, en concertation depuis trois jours dans le cadre de la Conférence régionale sur le programme d’action des Nations unies de lutte contre le trafic d’armes légères qui s’est déroulée à la résidence Djenane El Mithaq ont achevé hier leur travaux sans pour autant sortir avec des recommandations où du moins avec une déclaration commune. Les participants ayant pris part à cette rencontre se sont limités à échanger leurs expériences dans le cadre de la lutte contre le trafic d’armes légères. Selon Mme Agnes Marcaillou, chef de service du désarmement régional de l’ONU, intervenue hier à l’issue d’un point de presse, les conférenciers sont venus pour « partager les leçons et échanger leurs expériences ». L’objectif assigné à cette conférence, un rendez-vous deuxième du genre, est de développer des méthodologies de recherche susceptibles à pallier aux défaillances enregistrées en matière de lutte contre le trafic d’armes légères.L’interlocutrice a insisté sur la nécessité de désarmer la société civile. La sécurité de cette dernière ne se fera pas avec des armes, a-t-elle assigné. L’absence du cadre juridique constitue le grand problème favorisant la propagation de ce fléau. « A nos yeux le trafic d’armes est considéré tel un cancer qui, en se métastasant empoisonne toute la société, mais malheureusement il n’y a pas de réglementation internationale qui régit leur manipulation », estima l’oratrice. Dans ce contexte, Mme Marcaillou a fait savoir que notre pays est considéré comme étant « un bon élève » eu égard à l’instrument juridique qu’il a instauré en matière de sécurité. “L’Algérie est le seul pays arabe qui a ratifié des conventions et des protocoles ayant trait à la lutte contre les armes et la criminalité ». Mais cela ne veut guère dire que notre pays est épargné par ce phénomène. M. Belkhadem, ministre des Affaires étrangères a fait rappeler que dans les années 1990, « l’Algérie a vécu une expérience amère ». Les hordes terroristes ont fait des milliers de morts. Ceci renseigne sur la circulation illicite des armes. « Le trafic d’armes n’a pas de frontière », a lancé l’animatrice de la conférence. C’est pourquoi il est, d’après le chef de service de l’organisation onusienne, plus qu’urgent de renforcer le dialogue entre les pays arabes afin de mettre en place des mécanismes de contrôle et de surveillance. « Les chefs d’Etat arabes doivent se réunir régulièrement », a-t-elle-plaidé. Cette dernière a estimé, dans la foulée, que « la responsabilité de la solution incombera aux chefs d’Etat. C’est à eux de vérifier où sont passées les armes qu’ils ont perdues. » Par ailleurs, en évoquant les résultats de cette conférence régionale, l’invitée de l’Algérie s’est montrée satisfaite. « Les participants ont exprimé leur volonté de travailler en concertation en se basant sur le consensus établi dans ce cadre par l’ONU en 2004 », dira Mme Marcailou.
Wassila Ould Hamouda