Etat des lieux des activités à Bordj El Kiffane

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Des ateliers interactifs sous le thème de « L’été des arts en Algérie » organisés par l’association française Action–Expression accueillent depuis samedi dernier les enfants en difficultés à la Maison de la culture de Boumerdès et l’ex-institut des arts dramatiques de Bordj El Kiffan. Pour assister à la formation et à la manière d’enseignement des encadreurs étrangers bénévoles qui ont répondu à l’invitation de Action-Expression, nous nous sommes rendus à l’institut des arts dramatiques de Bordj El Kiffan.Vu la prise en charge mise à la disposition des 200 enfants parrainés par 17 associations, la formation se veut comme une première expérience de haute qualité. Cette dernière se caractérise par un encadrement psychologique, culturel et éducatif. Initiés à de multiples activités, les enfants ont trouvé un espace d’expression qui leur a permis de mettre en valeur leurs capacités physiques et artistiques et ce à travers la danse, l’art plastique et le cirque. L’encadrement est assuré par des encadreurs étrangers qui travaillent en collaboration avec des Algériens dans le but d’une formation et d’un échange d’expérience.Nous nous sommes rapprochés des encadreurs qui nous ont exprimé leur satisfaction du bon déroulement des activités et leur surprise quant à la bonne assimilation des enfants qui sont très doués et très motivés dans toutes les disciplines. Mme Natacha Coquelet, spécialisée dans le cirque et les activités aériennes, nous a déclaré : « Au niveau de l’atelier cirque, on a proposé aux enfants plusieurs disciplines, notamment le fil, le pédago, la grosse boule, le jonglage, le trapèze. Les enfants ont pu essayer toutes les activités et nous avons remarqué qu’ils sont avides des choses nouvelles. Les enfants algériens se débrouillent très bien et ils réussissent très vite » a-t-elle affirmé. Madame Cécile Chauvin, qui est intervenante, aussi, à l’atelier de cirque nous a renseigné que les enfants en France, contrairement, aux Algériens, ont un choix multiple concernant les activités culturelles et sportives. “Nous sommes là, pour atteindre un objectif qui nous semble sacré, celui de permettre à ces enfants de voir des choses qu’ils n’ont pas vu auparavant, et leur permettre aussi de montrer leurs différents dons. En tout cas nos enfants ont toutes les capacités nécessaires, mais ils manquent de moyens, ce que nous essayons de leur apporter”.A l’atelier de danse moderne, nous avons rencontré Mme Katia Neyder qui nous a informé que son expérience en Algérie est très enrichissante, car elle lui a permis de découvrir une nouvelle culture. Elle a ajouté que cette initiative a permis à tous les intervenants de donner une partie d’eux-même, tout en soulignant qu’elle est agréablement surprise par l’énergie positive des enfants. Mme Cinzia Menga de nationalité italienne travaille en collaboration avec M. Halim Ayeche (étudiant à l’institut des arts dramatiques) anime l’atelier des didactiques pour enfants. Ils enseignent aux petits enfants âgés de 6 à 8 ans l’expression corporelle, en utilisant des jouets et en associant aussi la musique et les textes. Les enfants se sont montrés très attentifs. Ils assimilent vite et bien. Les ateliers des arts plastiques sont encadrés par deux Algériennes, étudiantes à l’école des Beaux arts, Ait Mouheb Nayla, et Ben Mebarek Férial. Les enfants s’expriment à travers le dessin, les travaux manuels. Nayla nous a expliqué que le dessin est très révélateur, surtout pour les enfants qui vivent en difficulté. A travers les dessins, les éducateurs essayent de cerner ces problèmes et donner la possibilité aux enfants de refouler les sentiments négatifs qui peuvent les empêcher d’avoir une vie normale et stable.Le président de l’association française Action –expression, éducateur et artiste, M. Boubaaya, qu’on a rencontré sur les lieux, vers la fin de notre visite, nous a informé que son projet qui prend le thème de  » L’été des arts en Algérie « , a été suggéré en l’an 2004. Après l’accord qui a été donné par le ministère de la Culture pour mise en œuvre de ce projet, Boubaaya a entamé des contacts avec des associations pour les enfants.Le président d’Action -Expression nous a confié que la prise de contact ne lui a pas été facile. « Cette tâche d’entamer un tel projet en Algérie n’a pas été facile. Il nous a fallu convaincre les cellules associatives algériennes pour collaborer avec nous, afin de pouvoir prendre en charge ces enfants. Nous avons constaté que l’un des problèmes qui se manifeste dans ce pays est le travail autonome des associations. Nous nous sommes retrouvés, en tant qu’organisme étranger face une situation très délicate. Nous avons mis beaucoup de temps pour établir la confiance et créer un esprit d’égalité et pouvoir travailler ensemble », explique le président d’Action- Expression. Mis à part l’aide du ministère de la Culture qui a mis à la disposition d’Action- Expression, les infrastructures et les moyens humains nécessaires, Boubaaya a pu avoir une autre aide de la part de l’ambassade de France qui a déboursé la somme de 18 000 euros. Le président d’Action-Expression a été encouragé par L’Unesco et la fondation Schneider qui l’ont soutenu moralement. Boubaaya souhaite revenir en 2007, toujours dans le cadre de  » L’été des arts en Algérie  » mais avec l’idée de décentraliser cette action dans le but de permettre aux enfants de l’Est, l’Ouest et du Sud algérien de profiter de cette initiative. La décentralisation du projet permettra aussi la formation d’un nombre plus important d’éducateurs.L’initiateur de  » L’été des arts en Algérie  » espère que le ministère de l’Education nationale introduise des ateliers interactifs dans le programme du cycle primaire afin de généraliser cette action éducative à travers tout le territoire national.

Bouziane Fadila

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