Rien ne semble filtrer de l’opération de ratissage enclenchée depuis plus d’une semaine et qui se déroule un peu partout dans les maquis de Kabylie. La présence des militaires est visible d’autant plus que les va-et-vient incessants des hélicoptères qui quadrillent en permanence la région sont devenus coutumiers pour les citoyens, qui attendent réellement un bon coup de pied dans la fourmilière. Dans les villes et villages de l’ensemble des wilayas touchées par les soubresauts de l’hydre intégriste, tous les yeux sont fixés vers les différents maquis susceptibles de servir de cache aux terroristes embusqués. Des éléments qui seraient peu nombreux selon les chiffres communiqués par le ministère de l’Intérieur et des Collectivités Locales, mais qui demeurent très actifs au vu des multiples attentats enregistrés durant ces derniers jours. Pour rappel, jeudi dernier, la ville de Lakhdaria a été la cible d’une explosion à la bombe qui visait les membres de la sûreté de daïra. Un attentat qui fort heureusement n’aura fait aucune victime. Toujours durant la journée de jeudi, c’est deux engins explosifs qui ont explosés aux environs de midi dans la petite localité de Ouled Benfodil, à trois kilomètres au nord est de Kadiria, sans toutefois occasionner de dégâts. Samedi, Kadiria a renoué avec la peur au quartier de Sellala, lorsque une bombe de fabrication artisanale a explosé, sans faire de victime. Les forces de sécurité dépêchées sur les lieux pour sécuriser le périmètre ont vite fait de découvrir deux autres engins similaires qu’ils ont tentés de désamorcer. C’est lors de l’opération de déminage que le dispositif mortel a explosé causant de graves blessures à six militaires. Ces actes terroristes laissent supposer que les réseaux dormants et les soutiens logistiques aux groupuscules du GSPC dans le milieu urbain ont été réactivés, en dépit des offensives menées contre les sanguinaires dans les maquis. Les exemples des attentats à la bombe commis à Reghaia, Boumerdes et le dernier en date à Lakhdaria sont des preuves irréfutables d’une certaine complicité entre les terroristes et leurs réseaux de soutien en milieu urbain. Les barrages de police et de la gendarmerie sont omniprésents dans la quasi-totalité du réseau routier notamment sur la RN 05, de ce fait, il est inconcevable que des étrangers à la région puissent se faufiler à travers les mailles du filet pour déposer des engins explosifs dans les villes. Un climat de suspicion règne à travers l’ensemble des villes ayant renoué avec la peur et la psychose, et la population attend avec impatience la fin de l’ultimatum fixé au 31 août. Un délai qui, s’il venait à être respecté permettrait aux forces de l’ANP d’assener le coup de grâce aux quelques deux cent terroristes qui se terrent aux fins fonds des maquis. On se rappelle qu’au lendemain de l’attentat meurtrier contre un convoi de l’ANP faisant sept victimes parmi les militaires à Ahnif le mois dernier, le redéploiement des militaires dans la région de M’chedallah avait été accueilli par un grand ouf de soulagement des citoyens. Aujourd’hui, et à moins de quinze jours de la date butoir fixée par les textes portants sur la loi de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, les partis politiques s’agitent pour prolonger ce délai. Un délai qui est considéré comme étant plus que clément au vu des actes terroristes qui sont quotidiennement perpétrés à travers le pays. Même si le chef du gouvernement a clairement déclaré que le délai en question pourrait être prolongé si le président de la République en exprimait le souhait, il est certain que le premier magistrat du pays ne laissera pas les terroristes sévir en toute impunité contre un peuple qui l’a largement plébiscité à chaque fois que l’occasion se présentait.
Anzar.O