Le communiqué, parvenu hier à notre rédaction, précise que la décision a été prise lors d’une réunion qui avait regroupé, le 16 juillet dernier, six membres du bureau pour riposter aux accusations portées contre le groupe de Meliani par les trois responsables du bureau et d’autres membres du conseil national.Le communiqué précise que la décision est prise suite à «de graves atteintes au fonctionnement démocratique du Mouvement et la volonté délibérée d’affaiblir le MDS allant jusqu’à mettre en place des structures anti-statutaires au nom d’une minorité et à appeler à un congrès parallèle». Et Meliani ne s’arrête pas là, puisqu’il accuse le groupe de Hocine Ali de «désertion de douze réunions du bureau national à partir du 21 avril 2006 (…) ».Ce qui est étrange dans le communiqué signé au nom du MDS c’est, le fait que la réunion s’est déroulée le 16 juillet alors que l’annonce de la décision n’est intervenue qu’hier, d’après la demande d’insertion qui nous est parvenue.Hamid Ferhi, un des trois « suspendus » a justifié la situation par le fait que «la contribution publiée par Hocine Ali dans la presse les a gênés» et s’interroge pourquoi la direction de Ahmed Meliani, qui ne compte en fait que six membres du bureau sur les quinze qui existent légalement, n’a pas rendu public le déroulement de l’université d’été qui se déroule actuellement à Béjaia. «C’est parce qu’ils n’ont rien à montrer», répond Hamid Ferhi, qui annonce que celle organisée par son «groupe » à Jijel a été médiatisée.Cette situation, vécue depuis plusieurs mois, risque de pousser l’un des derniers partis de l’extrême-gauche algérienne à l’implosion. Parce que, en réalité, les maux de cette formation politique ont commencé à prendre forme, publiquement du moins, à partir du décès de El Hachemi Chérif, le dernier rassembleur de ce qui est resté de l’ancien Pags.Tout a commencé, pour rappel, le mois d’avril dernier lorsque Hocine Ali, qui est considéré par ailleurs comme le véritable secrétaire général par intérim, avait convoqué une réunion du conseil national, qui devait être la dernière, pour préparer le congrès qui devait se dérouler les 4 et 5 mai dernier. Mais voilà qu’au cours de la session, un clash s’est produit. Ahmed Meliani s’est déclaré secrétaire général par intérim et le congrès reporté à une date qui n’a été annoncée qu’hier, pour les 21 et 22 décembre. Hocine Ali, Hamid Ferhi et Yacine Tiguia réagissent et déclarent nulles les décisions. Mieux, ils avaient même tenté de jouer la conciliation. Mais le coup est parti et aucune solution n’a été trouvée. Les partisans du maintien de Hocine Ali, qui se comptent aussi parmi les responsables régionaux, maintiennent l’idée d’un congrès novateur, tandis que l’autre partie maintient le statu quo et ne veut rien lâcher. C’est cette situation qui a conduit à une rupture qui semble imminente entre les deux groupes. Et le MDS n’en sera que plus affaibli et amoindri, lui qui a vécu une véritable saignée dans ses rangs depuis déjà plusieurs années.
Ali Boukhlef