Plus de 12 millions de petits Africains, orphelins du sida

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Les Etats-Unis et deux agences de l’Onu ont appelé lundi dernier pour l’organisation de la 16ème Conférence internationale sur le sida qui se tiendra jusqu’au 18 du mois en cours à Toronto au Canada. Durant cette conférence il sera encore question de gros sous, des résultats des dernières recherches scientifiques, mais aussi appeler à accroître l’aide en faveur des nuées des petits orphelins africains générés par le sida et dans le nombre pourrait atteindre 15 millions d’ici la fin de la décennie. « L’épidémie de sida en Afrique sub-saharienne rend les enfants vulnérables, les laisse orphelins et menace leur survie », relève un rapport présenté à la 16ème conférence sur le sida, par l’Onusida (l’agence des Nations-unies chargée de coordonner la lutte contre la maladie), l’Unicef et le programme d’urgence sur l’épidémie mis en place par le Président américain, George W. Bush. “Dans les pays les plus affectés de la région, les enfants manquent de ce dont ils ont besoin pour survivre, grandir et se développer. Les progrès en vue d’objectif-clé du développement national se trouvent menacés ». « La question des orphelins, en particulier en Afrique, représente un problème social immense qui se perpétuera sur des décennies », relève le rapport. Les deux tiers des personnes infectées par le virus se trouvent en Afrique sub- saharienne.La directrice-adjointe de l’Unicef Rima Salah, a déclaré, lors d’une conférence de presse à Toronto au canada, qu’il faudrait « faire plus encore pour aider des millions d’enfants affectés par le sida ils ne vont pas à l’école, grandissent seuls, soumis à la pauvreté, la marginalisation et la discrimination « , « les enfants qui ont perdu leurs parents et leurs tuteurs sont laissés sans leur première ligne de défense » ajoute-t-elle.Le rapport a toutefois souligné que parmi les priorités, c’est d’amplifier l’aide aux familles et personnes recueillant les enfants, et que les autorités publiques doivent pour leur part s’assurer que les orphelins pourront recevoir une éducation et hériter des biens de leurs parents, alors que dans nombre de pays, les enfants se retrouvent bloqués par des obstacles législatifs et bureaucratiques. Dans certains cas, des petits n’ont pu être scolarisés parce qu’ils ne pouvaient pas payer leur uniforme scolaire. Vers la fin de l’année 2005, 12 millions de petits Africains étaient considérés comme orphelins du sida, après avoir perdu un parent ou les deux.A la fin de 2010, ils devraient être 15,7 millions, même si l’accès aux médicaments augmente sur le continent.Cependant pour Kent Hill, administrateur adjoint de la division Santé mondiale au sein de l’agence américaine Usaid, une des actions les plus efficaces est de fournir des médicaments antirétroviraux aux parents. Selon lui « la meilleure façon d’aider les orphelins n’est pas seulement de chercher à mettre plus d’argent dans les programmes destinés à les aider mais, la meilleure chose est de s’assurer d’abord qu’il ne deviennent pas orphelins ».Le sort de ces enfants est pendant des années passé plus ou moins inaperçu derrière les vifs débats autour du coût et de l’accès aux traitements, deux polémiques aujourd’hui apaisées depuis l’arrivée progressive de médicaments dans les pays pauvres.Le manque de chiffres empêche, cependant, pour l’instant de se faire une idée claire. Personne ne sait par exemple quelle part, sur les 8,3 milliards de dollars consacrés au sida dans le monde en 2005, est allé aux orphelins. En dépit de quelques espérances qui ne se sont jamais matérialisées au fil des ans notamment le vaccin antisida, qui n‘a plus la cote, et le retard du financement de certains pays riches la 16ème Conférence internationale sur le sida s’ouvrira néanmoins sur un bilan positif : 25 ans après la découverte des premiers cas scientifiquement avérés de syndrome d’immunodéficience acquise, la mobilisation, due aux programmes sanitaires et à une prise de conscience économique, a permis de stabiliser l’épidémie et le pourcentage de nouvelles contaminations, même si leur nombre est en progression constante en raison de la croissance démographique et du succès des traitements, qui prolongent la vie des malades. Petite rétrospective sur 25 ans de militantisme sera également présentée au public.

Kahina Oumeziani

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