Durant les deux mois forts de la saison estivale, les agents de contrôle de la qualité dépendants de la direction du commerce de la wilaya de Tizi Ouzou ont enregistré 233 infractions dues aux différentes activités de service. Sur les 574 interventions, il a été établi 178 procès-verbaux dont 23 ont été suivis de décisions de fermetures et 58 prélèvements (saisie). La quantité totale des saisies durant les deux mois de juin et juillet est de 761,485 kg d’une valeur totale de près de 40 millions de centimes. Les saisies importantes, selon M. Chennoun chargé du contentieux à la direction du commerce, sont celles des viandes blanches. Elles sont de l’ordre de 259,08 quintaux, d’une valeur estimée à 53 221,20 dinars et 479,64 kg de viande rouge d’un montant de 277 459 dinars. M. Chennoun souligne que ces saisies, notamment celles des viandes blanches, sont dues à abattages clandestins il ajoutera que ses éléments ont effectué 194 interventions auprès des fast-food, restaurants, hôtels et débits de boissons ayant mené à la fermeture de six lieux de restauration rapide. Il est vrai que le nombre de décisions de fermetures paraissent minimes, eu égard au nombre croissant de ce type de commerce qui pullulent durant la haute saison, la prise de conscience des consommateurs aura permis, néanmoins, de freiner ce phénomène. « Le comportement des consommateurs, devenus exigeants en matière d’hygiène, à l’égard de ce type de commerce a dissuadé plus d’un à s’adonner à cette activité lucrative en somme », dit un citoyen que nous avons rencontré devant un restaurant situé au chef-lieu de Tizi-ouzou. Mais il y a aussi l’intransigeance des contrôleurs d’hygiène et de la qualité qui intensifient leurs rondes de surveillances dans tous les commerces de consommations, notamment durant la saison estivale. » Durant le mois passé, j’ai reçu la visite de trois brigades de contrôle. Il est vrai que je ne les ai pas vu depuis une dizaine de jours mais j’ai vécu deux semaines d’intenses contrôles « , avoue un restaurateur sis à la rue Abane-Ramdane (grande rue). A notre question de savoir ce que ces contrôleurs vérifient, notre interlocuteur dira qu’ils s’intéressent en premier lieu aux aires de stockage des denrées alimentaires et à la qualité de celles-ci. « La période des grandes chaleurs est synonyme d’avaries et de péremption de pas mal de produits sensibles tels les viandes, les sauces et les produits laitiers », précise-t-il. Un autre tenancier d’un restaurant situé un peu plus loin que le premier confirme l’intensification des contrôles mais reste sceptique quant à l’efficacité de ceux-ci : « à la dernière ronde des services d’hygiène j’ai failli être verbalisé à cause de l’absence d’un produit d’entretien essentiel pour la désinfection des ustensiles et couverts, j’ai été averti sans plus, ensuite les contrôleurs ont fait l’impasse sur le reste de leur mission »Un aveu qui ne manque pas de sens dans la mesure où ce commerçant attire l’attention sur le bâclage de certaines missions de contrôle. Il nous informe, par ailleurs, sur un autre restaurateur, sis du côté de la gare routière, chez qui les vérificateurs ont constaté des manquements flagrants en matière de respect des normes d’hygiène sans que son magasin, qui devait être fermé, ne soit inquiété par la suite. Quant à un autre gérant de restaurant, réputé pour être un « nid de cafards », sis au centre ville de Tizi-ouzou, et dont les locaux ont été » enfin rénovés et nettoyés « , il affirme que les agents de contrôle passent chez lui mais était » tantôt fermes dans leurs procès verbaux, tantôt dociles « . » J’ai vu mon patron leur servir à manger sans apercevoir aucun centime dès lors qu’ils constatent des infractions aux normes d’hygiène ou de la réglementation », avoue, en cachette, un employé de ce restaurant. Cette autre révélation, mais qui insinue, on ne peut plus clairement, les pratiques de corruption des agents de l’Etat, a mis à mal nos interlocuteurs de la direction du commerce : » Tant que être les » ennemis » des commerçants, il n’est pas du tout étonnant d’entendre ce genre d’accusations qui se profèrent à notre encontre », se défend M. Chennoun. Celui-ci appuie ses dires par l’exposition à notre égard des bilans chiffrés des interventions de ces brigades mais surtout du nombre de procès-verbaux qui sont en constante augmentation. « Pour vous dire que nos éléments font leur travail convenablement et sont devenus de plus en plus intransigeants dans l’accomplissement de leurs missions », enchaîne-t-il. Pour ce qui est de la baisse des cas d’intoxications alimentaires sur les lieux côtiers, M. Chennoun salue les mesures draconiennes imposées cette fois-ci par les institutions chargées de la délivrance des attestations d’exploitation des lieux de consommations sur les plages. Des mesures, explique-t-il, qui ont fait que seuls des « gens corrects et méticuleux » sont autorisés à s’adonner à ce genre d’activité.
M.A.T
