Serait-ce l’assaut final ?

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Dans quelques jours, l’ultimatum donné aux derniers irréductibles du GSPC et autres groupes armés va expirer, et les forces de sécurité se redéploient quotidiennement en Kabylie. L’effectif des rangs de l’ANP est multiplié. En effet, selon des sources au fait de la situation sécuritaire dans la région du Djurdjura, tous les coins et recoins de cette vaste contrée sont sous une grande surveillance. Divers massifs forestiers tels ceux de Boumahni, de Tizi Larbaâ, de Sidi Ali Bounab ou encore de Beggas qui demeurent toujours des zones de repli pour les quelques dizaines de terroristes chapeautés par l’organisation salafiste de Hassan Hattab sont à l’heure qu’il est sous contrôle permanent de l’armée. Les grands axes routiers, en l’occurrence la RN 25 reliant la wilaya de Tizi-Ouzou à Bouira ou la RN 68 reliant aussi la même wilaya à Boumerdès, ne dérogent pas à la règle. A titre d’exemple, l’entrée de Chabet El Ameur qui a connu ces derniers mois de nombreux actes terroristes, rien ne passe entre les mailles des services de sécurité qui sont sur le qui-vive depuis juin dernier, quand deux gardes communaux avaient trouvé la mort dans un faux barrage. Selon toujours nos sources, les points de passage de Tala Ougalmine et Tizi Hlaouane aux fins fonds du Djurdjura qui constituent des lieux de transit pour les groupes armés activant dans les wilayas de Bouira et de Béjaïa vers les villages de Tizi-Ouzou sont cernés de partout. Il semblerait qu’un groupe important aurait trouvé refuge dans ces montagnes boisées. De leur côté, même si les populations sont un peu confiantes, il y a tout de même lieu de dire qu’elles éprouvent toujours un sentiment de scepticisme, “il y a une grande volonté chez les militaires qui veulent en finir avec ces groupes pour rentrer dans leurs casernes et s’occuper d’autre chose, mais sur le plan politique, c’est tout autre chose”, nous a déclaré à ce sujet un citoyen de Boghni qui a ajouté, par ailleurs qu’“il y a une grande agitation au niveau de certains états-majors de partis politiques qui sollicitent le président Bouteflika en vue de proroger les délais au-delà du 31 août”. Presque une année après le référendum tenu sur la Charte pour la paix et la réconciliation nationale qui a ouvert les portes de la repentance même pour ceux qui ont commis des actes abominables, force nous a été donnée de constater qu’il n’y a pas vraiment de grands résultats, mis à part la libération des terroristes emprisonnés. Au contraire, il y a eu une recrudescence sans égale ces derniers mois notamment dans la wilaya de Boumerdès où pas moins d’une dizaine d’actes visant les forces de sécurité et même des élus ont été rapportés par la presse nationale. Par ailleurs, le GSPC, sous la signature d’un de ses chefs répondant au nom d’Abou Moussaâb, s’est manifesté du côté de Draâ El-Mizan et plus précisément à Tazroul par des communiqués. En l’espace de dix jours, deux affiches ont été placardées sur les murs des maisons où il est demandé aux terroristes ayant bénéficié des mesures de la rahma dans le cadre de la Charte pour la paix de rejoindre les maquis pour continuer à combattre les impies. D’ailleurs, cette nouvelle donne est l’une des raisons qui ne laissent aucune chance aux personnes ayant quitté leurs villages d’y retourner. Il n’y a pas plus de deux jours de cela, il y a eu un accrochage dans la forêt de Beggas où un terroriste aurait été abattu. L’on se demande si l’assaut aura lieu dès la fin du mois d’août. Mais, on peut répondre tout de même qu’au vu de ce redéploiement, l’imminence d’une telle éventualité n’est pas à écarter.

H. N.

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