»Algérie Telecom fonctionne normalement »

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Le mutisme observé par le département de la Poste et TIC depuis le déclenchement du scandale d’Algérie Telecom vient d’être rompu hier par le ministre de tutelle, Boudjemaa Haïchour. En effet, après plusieurs jours de silence qui ont alimenté la polémique et défrayé la chronique dans tous les journaux, le ministre de la Poste et des TIC est revenu dans un entretien accordé au quotidien Liberté sur ce nouveau feuilleton de l’été. Appelé à apporter des éclairages sur le scandale d’Algérie Telecom et l’emprisonnement de son directeur général, Brahim Ouarets, le premier responsable de la Poste refusera de faire un commentaire là-dessus en avançant l’argument du respect des dispositions législatives et réglementaires qui régentent la société. Il affirmera que « quelles que soient la personne et sa responsabilité dans les institutions de l’État, ce dernier ne peut interférer devant une situation où la justice a pris le soin de traiter un dossier » et dès lors que le dossier est entre les mains de la justice, « il n’a pas le droit ni d’apprécier, ni de commenter, ni d’interpréter. Il se doit de garder le respect des délibérations et le traitement du dossier par la justice ». Le ministre refusera également d’infirmer ou de confirmer l’information circulant autour de l’existence d’autres affaires de détournements et de malversations au sein d’AT en arguant que c’est aux instances de gestion d’Algérie Telecom de mettre en évidence ce genre de choses.Par la même occasion, il rappellera qu’Algérie Telecom est une entreprise autonome qui a son statut, son fonctionnement, son conseil d’administration et ses instances responsables et par conséquent, son département n’a qu’un droit de regard en tant qu’assemblée générale pour l’ensemble de l’activité économique de l’entreprise. Boudjemaa Haïchour avouera même que ce n’est qu’au lendemain des articles de presse faisant état de ces malversations qu’il a demandé au P-DG de lui donner toutes les informations sur cette question pour les transmettre ensuite à sa hiérarchie, à savoir la chefferie du gouvernement. Interrogé si ce scandale pourrait entacher la réputation du secteur public, le ministre répondra que « nous sommes loin de la sphère idéologique secteur public/secteur privé et que tout le monde travaille pour faire avancer l’Algérie ». Il s’est dit être serein et démentira qu’il y a péril en la demeure car pour lui, les choses se passent le plus normalement du monde et les travailleurs vaquent à leurs occupations.A la question de savoir si la concurrence souvent agressive entre les opérateurs de la téléphonie n’a pas induit un climat de résultats à tout prix qui se répercute sur la clarté et la transparence dans la gestion, M.Haichour répliquera qu’ »il y a une autorité de régulation qui veille au respect du cahier des charges de chacun des opérateurs au sein du marché. Et chaque opérateur doit développer son secteur ». Il ira même jusqu’à dire que la concurrence a été positive chez nous et que son agressivité a été traduite dans l’amélioration des services, la performance des opérateurs et l’atténuation des prix.Outre Algérie Telecom, il a été question également de la modernisation de la poste. Boudjemaa Haïchour estimera que les citoyens qui viennent aujourd’hui à la poste trouvent un cadre approprié et soulignera qu’Algérie Poste constitue une des premières banques, en dehors du Trésor, qui manipule 16 000 milliards de dinars. Avec quotidiennement un million de citoyens qui viennent pour des opérations, le ministre expliquera que l’Algérie possède actuellement 3 400 postes à travers l’ensemble du territoire national où l’ensemble des banques constituent un tiers par rapport aux bureaux d’Algérie Poste. Quant au démantèlement de certains relais BTS, le ministre fera savoir qu’il s’est réuni avec les responsables au niveau d’Alger pour trouver le cadre approprié pour que ces BTS ne soient pas installées sur une école ou un hôpital. Sur le plan scientifique, il ajoutera que rien n’incrimine ces BTS et qu’actuellement, il y a une concertation entre son département et les collectivités locales pour que lors de l’installation de ces BTS, elles ne créent pas de désagréments.Un autre fait gravissime a été également relevé lors de cette interview. En effet, au problème de l’achat de puces sans contrat surtout que la plupart des attentats à la bombe sont perpétrés par le biais de téléphones portables, le ministre notera que des décisions ont été déjà prises dans ce sens. À ce propos, il dira que les opérateurs sont informés et chacun d’eux a pris acte de ce que l’Autorité de régulation demande et du fait qu’elle a l’œil sur le respect du cahier des charges en enchaînant qu’il faut que les responsables prennent leurs responsabilités, que les puces qui se vendent sans identification doivent se faire avec identité à l’appui.

Synthèse H.Hayet

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