Un plan opérationnel d’action de lutte contre le sida sera mis en œuvre. L’objectif premier de cette campagne est d’atteindre les jeunes personnes qui viennent des différentes régions, ainsi que les groupes vulnérables des centres de vacances. Les membres de cette association qui sont près d’une cinquantaine de personnes pluridisciplinaires vont principalement cibler les estivants qui fréquentent les plages de la région de Tipaza, notamment les jeunes de 15 à 25 ans. Ainsi que le personnel intervenant dans ces lieux, et les groupes à comportement à risque (travailleurs du sexe, HSH, toxicomanes).Les membres de AIDS Algérie vont au cours de ces journées de sensibilisation assurer la distribution de supports d’information et de préservatifs, l’organisation de conférences-débats, des expositions mobiles, ainsi que des projections de films. Les séances de sensibilisation et d’information au niveau des plages tendent à sensibiliser 30 000 personnes, en particulier les jeunes, sur les risques d’infection et les modes de prévention contre le sida. M. Zahi, qui est responsable de la coordination principale du programme du fonds mondial, affirme que “le fonds mondial est constitué de dons humanitaires où il y a la participation du gouvernement, de personnes riches, notamment Bill Gates, Bill Clinton» qui ont participé avec leurs dons à la 3e Conférence internationale de la lutte contre le sida. Le même responsable ajoute que «l’humanité a découvert qu’elle ne peut pas rester autiste aux appels des pays qui souffrent de sida, de guerres, et de malnutrition, le sida vient comme phénomène du troisième millénaire, il éveille un peu la conscience de l’humanité. Et c’est pour la première fois que l’on voit les gouvernants, dans la dernière conférence de Toronto, évoquer le problème du sida». Il complète en ajoutant à propos du fonds mondial qu’il “n’est pas que pour la lutte contre le sida, il est aussi pour la lutte contre la tuberculose et le paludisme, puisque c’est ces trois maladies qui guettent l’humanité en ce troisième millénaire. Mais pourquoi le sida, parce que l’Algérie a présenté une initiative qui a été préparée par nos experts dont le professeur Mahdi Amrane Achour. Ce sont nos compétences nationales qui ont proposé un plan d’action. Le fonds mondial s’est inscrit pour deux ans, 2005-2006, et nous comptons avoir encore la troisième année, et ce ne sont que les mouvements associatifs et les jeunes qui peuvent démontrer que nous sommes capables de mener cette lutte”. Il est toutefois important de signaler que l’Algérie n’est pas vraiment affectée par la maladie du siècle comme le sont les pays subsahariens ou les pays européens, l’Europe de l’Est et l’Asie qui vient d’être frappée de plein fouet. M. Zahi affirme que “même si les pays du bassin méditerranéen sont encore un peu à l’abri, le danger est là, il ne faut pas se cacher la face, c’est un peu ça l’objet de ces activités.”Le même orateur ajoute en termes de fonds, qu’ “il y a beaucoup d’argent qui est destiné à la sensibilisation et à l’information”, et parce que, ajoute-t-il, “une population informée se défend mieux, quelle que soit la catastrophe ou la nature des dangers qui la guettent”. AIDS Algérie est une association qui existe depuis vingt ans déjà, elle était abritée au service de médecine légale, avant les membres de cette association ont travaillé sans argent, avant que le fonds mondial arrive en 2005. Le professeur Mahdi qui est le créateur de AIDS Algérie a signalé pour sa part qu’avant ce jour, il n’était pas possible d’imaginer une campagne de sensibilisation sur une plage d’Etat et surtout “avec le soutien du directeur du complexe, et le soutien de la Gendarmerie nationale, de la police, le ministère de la Jeunesse et des Sports”. Le professeur ajoute qu’ “à l’étranger, l’Algérie est citée comme un modèle de tolérance, de dynamisme et de travail, et pour avoir de l’argent de l’extérieur ce n’est plus l’Etat qui en est responsable, mais c’est à la société civile de s’impliquer”. Selon le créateur de AIDS Algérie, l’Algérie est le seul pays arabe à avoir une association de personnes atteintes de sida. Il estime, toutefois, qu’elle est dans de très bonnes mains, et qu’elle représente l’Algérie dans des forums internationaux, aux Nations unies,ainsi que dans de grandes réunions régionales africaines. Voulant apporter son admirable estime pour l’ONU sida, M. Mahdi témoigne qu’elle ”a toujours été aux côtés de l’Algérie, ils ne nous ont jamais ménagé leur soutien, que ce soit sur le plan technique, financier ou humain. ONU sida peut être citée comme exemple dans l’apport que peut faire cette institution dans un pays”. Pour terminer, notre orateur a annoncé que dans les jours à venir, un comité national sera créé, où toutes les institutions quel que soit leur statut, étatique ou privé, seront représentées.
Kahina Oumeziani