« Je ne veux pas être utilisé »

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La Dépêche de Kabylie : Beaucoup de choses ont été dites à votre propos ces derniers temps. Vous étiez même annoncé de manière officielle de retour dans le staff technique de la JSK. En fin de compte, il n’en fut rien. Il doit y avoir quand même une part de vérité dans tout ce qui a été dit. Qu’en est-il exactement ?

Moussa Saïb : C’est vrai qu’il y a eu une discussion entre le président Hannachi et moi sur mon éventuel retour à la JSK.

On en a parlé mais par la suite j’ai vu qu’il y a beaucoup de choses qui ne sont pas encore claires alors je ne voulais pas m’enfoncer là ou certaines choses m’échappent encore.

Peut-on savoir exactement la teneur de la discussion qui vous a réuni avec le président ?

Il m’a demandé de prendre l’équipe pour le moment mais j’ai dû ne pas aller au bout car il y a un vrai problème qui se pose pour le moment : officiellement, il y a toujours un entraîneur en place, et je ne peux revenir dans ces conditions. Impossible !

Mais il était question de votre engagement en tant qu’adjoint, et cela n’aurait pas posé problème…

Non, il n’a jamais été question pour mois de venir en tant qu’adjoint. On a parlé de renforcer la barre technique. Et c’est un feuilleton qui dure depuis l’été.

Mais Hannachi vous a toujours annoncé comme adjoint…

Non et c’est là où les gens ont fait erreur. On n’a pas parlé de mon éventuel retour comme adjoint.

Il a été question tout au départ que je vienne pour renforcer le staff puis il y a eu ces déclarations de Chay qui apparemment ne voulait pas travailler avec moi, je ne sais pas, c’est à lui de confirmer ou d’infirmer de tels propos, après ça a freiné.

Puis il y a eu les deux défaites face à El Ahly et Sfax, on est revenu à la charge me faisant comprendre que le départ de Chay est arrêté.

Donc c’est clair qu’il fallait un autre entraîneur et le choix s’est porté sur ma personne. Sur le principe, je n’ai pas dit non mais il se trouve que l’entraîneur est toujours en place.

Il n’a ni démissionné ni été limogé. Et par respect à mon métier et à cette personne, je ne pouvais faire ce pas.

Donc à un certain moment vous étiez partant pour reprendre les destinées de l’équipe carrément comme entraîneur ?

Exactement.

Mais que s’est-il passé exactement durant ces réunions d’urgence évoquées par la presse, et quel a été ce détail qui vous a fait changer d’avis. On imagine qu’il y a plus que cette question d’entraîneur en place puisque son contrat serait résilié ?

Ce qui m’a fait changé sont des détails simples. J’ai parlé avec le président le mardi pour prendre l’équipe dès le lendemain mercredi pour commencer le travail.

Le mercredi, je pointe comme convenu à l’hôtel avant l’entraînement et on m’annonce une autre version.

On m’a dit que le contrat de Chay lui donne entière volonté de choisir ses collaborateurs et personne ne peut lui rien imposer. C’est son droit et je respecte son choix.

De ce fait ; tout a été remis en cause. Je n’ai pas apprécié mais j’avais tout compris et je leur ai alors dit Salam Aalikoum et je suis reparti.

Par la suite, je pense qu’il y a eu une réunion d’urgence avec l’entraîneur dans l’après-midi. Et il leur a dit qu’il n’avait pas l’intention de partir. A partir de là, je ne pouvais m’impliquer davantage.

Et c’est resté à ce stade jusqu’à cette convalescence de Chay ?

Pas tout à fait, puisque après cela on est revenu encore à la charge pour me proposer une solution de rechange qui était du poste de président de section, et ça ne m’intéressait pas.

J’ai dit oui pour le renforcement du staff et autre chose ne m’intéresse pas. Je suis un homme de terrain. Et puis il y a eu ce problème survenu jeudi à l’entraînement.

Vous parlez du malaise qu’a eu Chay ?

Exactement. Et le vendredi on m’a encore relancé pour prendre l’équipe dès le samedi pour préparer l’équipe au match du lundi.

Là j’ai objecté mais je prends l’équipe en tant que quoi ? Déjà je pouvais pas prendre l’équipe à quarante-huit heures d’un match.

Je l’ai fait une fois et je me suis fait avoir, et je ne suis pas près de le refaire. Et puis il y a toujours entraîneur officiellement encore en place.

Jusqu’à preuve du contraire, il n’est ni démissionnaire, ni limogé à mon avis. Il est en congé de maladie, et là, la logique est claire.

Mais vous étiez annoncé pourtant pour avoir dit officiellement : “OK, je marche pour ce samedi»…

Pas du tout. J’ai discuté pour intégrer officiellement le staff le mercredi, mais ça n’a pas été jusqu’au bout. Par la suite, il n’y a eu ni samedi, ni dimanche, ni un autre jour.

Pourtant il a été dit avec insistance que vous avez dit oui pour prendre l’équipe le samedi avant de vous raviser en dernière minute…

Je n’ai jamais donné mon accord pour prendre l’équipe le samedi.

J’ai bien posé la condition suivante, à savoir que si je reviens, ça allait se faire au moins après le match du NAHD et pas avant.

Justement, maintenant que le match du NAHD est passé…

Maintenant je n’ai aucune nouvelle du club. Le contact est rompu depuis samedi à midi.

Peut-on savoir sur quoi a porté ce dernier contact ?

On devait se voir le président Hannachi et moi à Alger. Mais au fil du temps j’ai vu qu’il y avait beaucoup de gens qui se sont mêlés de tout ça.

Y a trop de gens de l’extérieur. On m’a appelé et j’ai vu qu’ils étaient au courant de tout ce qui allait se passer, alors j’ai tout annulé. Par la suite ça a spéculé.

Justement on a parlé de menaces sur votre personne…

Je ne suis ni menacé ni rien du tout. Je pense que les gens ont mal interprété cette histoire.

C’est vrai qu’il y a eu des gens qui sont venus me voir mais ce sont des proches, de bons amis à mon frère et à moi, qui m’ont fait revenir à la raison.

On est venu me dire exactement ceci : “Moussa tu es un gentil garçon, on te respecte, on ne veut pas que tu te salisse maintenant. Ce n’est pas le moment de revenir. La tension est trop forte.“

J’ai pris conseil et j’ai bien repensé les choses, après tout je ne me suis engagé avec personne. J’ai alors dis que je n’étais pas prêt pour le moment.

Maintenant si les gens considèrent ça comme des menaces, pour moi non.

Et vous avez dit cela au président ?

Le message lui est bien parvenu.

On dit que vous l’avez trahi, puisque vous lui avez donné votre accord avant de revenir dessus.

Ma conscience est tranquille. En mon âme et conscience, je n’ai trahi personne. Je ne me suis jamais engagé officiellement.

On en a parlé et reparlé mais lorsqu’il a été question de concrétiser, je voyais qu’il y avait toujours un entraîneur en place, donc le poste n’est pas vacant.

On a aussi parlé de prétendus joueurs qui seraient contre votre retour. Quel est votre sentiment là dessus ?

Mais c’est faux ! Je crois qu’on a dit qu’ils sont cinq mais qui c’est qui les a comptés ? La personne qui est derrière ce ragot doit alors bien les connaître.

Qu’elle nous cite les noms alors. Moi je ne me suis même pas engagé pour être accepté ou pas. Il ne faut pas dévoyer les vraies raisons.

La seule vraie raison qui m’empêche de revenir actuellement, c’est qu’il y a un entraîneur en place.

Je ne veux pas donner l’impression d’être utilisé pour pousser quelqu’un vers la porte de sortie. Je leur ai dit moi je n’ai rien à voir entre vous.

Mais sinon vous restez à la disposition de l’équipe ?

Comme toute bonne personne qui aime ce club. Je suis toujours prêt juste que j’ai envie que ça se fasse dans la clarté.

Donc votre condition, c’est juste que le poste soit vacant.

Disons que c’est ma première condition. Mais apparemment on est en train de voir déjà ailleurs…

Entretien réalisé par Djaffar Chilab

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