l Le centre d’enfouissement de Tala El Vir qui avait, moyennant un budget de plus d’un milliard de centimes, l’ambition de prendre en charge les déchets ménagers ou industriels des communes de Tazmalt, Ath M’likech, Ighil Ali et Boudjellil connaît depuis des mois une situation de paralysie. Réalisé entre 80 et 90%, le projet, au centre d’une vive controverse, a provoqué une ébullition palpable au sein de la commune de Boudjellil avant d’être sujet à l’abandon. La contestation de ce cimetière géant est prévue pour stocker durablement les ordures de quatre communes et de permettre, par ricochet, l’éradication des décharges sauvages, source d’une pollution de différentes localités. L’entreprise réalisatrice a fini par céder aux pressions de la rue qui lui réitérait, il y a quelques mois encore, l’ordre de quitter les lieux, sous peine de voir son matériel incendié. Les autorités locales et de daïra ont essayé de ramener les habitants à de meilleurs sentiments, en vain. La rue qui a haussé le ton, en plus de faire circuler une pétition pour traduire sa ferme opposition au projet, a fait savoir aux autorités sa détermination à œuvrer par tous les moyens pour empêcher l’arrivée à terme du CET. De son côté, l’APC dit ne pas avoir été associé à l’initiative pour un tel projet. Bien plus, on dit que le choix du terrain effectué en 1996 sur le site abritant le CET devait recevoir une décharge communale et non intercommunale. Le projet est également controversé par l’association pour le développement et la promotion rurale dirigée localement par M. Saâdi Salah. Pour le responsable de cette association, le CET est implanté sur un site agricole qui mérite d’être restauré et promu pour être à la mesure de sa vocation plutôt que d’être voué à la pollution. “L’implantation du projet est une violation de la propriété privée”, estime notre interlocuteur. La vox populi, quant à elle, ne digère pas que la commune de Boudjellil, ignorée “royalement” selon elle, en matière de développement, aiguise la convoitise d’un beau monde quant à être l’endroit rêvé et idéal pour contenir les déchets de plusieurs dizaines de milliers d’habitants. Enfin, des voix s’élèvent pour reprocher à ceux qui ont retenu le projet d’avoir fait dans la précipitation et surtout d’avoir brûlé les étapes notamment dans l’établissement d’une enquête dite “commodo et incommodo” qui, selon elles, aurait dû être effectuée pour juger de la faisabilité du projet. Quant aux adeptes de la décharge contestée, ils considèrent qu’elle est un moyen idéal d’avoir raison de la pollution ménagère et industrielle et qui a fait des ravages dans l’environnement. Elle est, selon eux, un chantier pourvoyeur d’emplois et une chance inouïe pour pouvoir lancer dans la région une politique de tris mais aussi de recyclage des déchets. Une aubaine pour promouvoir le tissu économique et social dans la région.
Z. F.
