Chérif Kheddam le 31 août à Béjaïa

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Jusqu’à hier, hormis la mise en vente de billets pour le gala à la Maison de la culture de Béjaïa et celle de Tizi-Ouzou, rien ne semble encore indiquer, pour les amateurs de la chanson kabyle, la tenue du concert-événement que prépare le grand maître de la chanson kabyle, Chérif Kheddam, pour le jeudi 31 août à 18 h au stade de l’Unité maghrébine.Faute d’affiches qui annoncent l’événement et qui invitent le public à se rendre en masse sur les lieux du spectacle, le doute s’est installé dans les esprits à tel point que beaucoup sont allés jusqu’à téléphoner à plusieurs de leurs connaissances pour s’assurer de la tenue du gala. Les spots publicitaires qui passent à la radio Soummam et les articles de presse publiés çà et là n’ont apparemment pas suffi à informer convenablement le public de l’événement artistique qui se prépare pour lui. Au crépuscule de sa carrière, l’auteur de “Bgayet telha dhe rouh lekbayel” a en effet choisi la capitale des Hammadites pour y donner un concert à la mesure de l’amour que le monument de la chanson kabyle porte à la ville de Yemma Gouraya.A signaler cependant qu’en fait de sentiments que Rouh n’ lekbayel inspire à l’artiste, personne parmi les bougiotes interrogés n’a en mémoire un concert de Chérif Kheddam à Béjaïa. Certains soutiennent même qu’il n’y a jamais chanté. Et pour étayer leurs dires, ils développent l’idée selon laquelle un concert de Chérif Kheddam ne s’oublie pas du fait de ses textes reflétant les conditions de vie réelles des Kabyles dans les villages.Chérif Kheddam est lui-même un kabyle de souche montagnarde. Il est né au village Aït Boumessaoud en Haute Kabylie. Le destinant sans doute à une carrière de “cheikh n’tadart”, ses parents l’envoient dès son jeune âge suivre une formation coranique dans l’école de son village puis dans une zaouia à Boudjelll dans la wilaya de Béjaïa actuelle. Mais la vie en a décidé autrement. En 1947, à l’âge de 20 ans, il s’envole pour la France où il se fait embaucher comme ouvrier dans une fonderie. C’est dans cette atmosphère empreinte de nostalgie que l’idée de chanter a germé dans son esprit. Il composa alors sa première chanson “A yellis n’t’murtiw” auprès du public dès sa sortie.Encouragé par ses amis à aller de l’avant, Chérif Kheddam a alors non seulement continué à écrire des chansons mais, en plus, il s’est mis, chose rare à l’époque, à s’initier au solfège et au chant. Les thèmes de ses chansons sont toujours restés liés à l’amour et à la vie dans le village et aux travaux des champs.Jeudi 31 août, lors de son concert au stade de l’Unité maghrébine, il sera accompagné par l’orchestre philharmonique dirigé par Mokhtar Boudjelida, et de nombreuses vedettes et élèves prendront part à cet événement.

B. Mouhoub

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