La Dépêche de Kabylie :Pour commencer pourquoi toute cette absence ?ll Ali Ferhati : Non, je ne crois pas qu’il y a eu absence. En tout cas moi je me considère être toujours présent car réellement je n’ai que rarement quitté la scène artistique en animant notamment plusieurs galas et fêtes. Si vous faites allusion à ces trois ou quatre années qui nous séparent de mon dernier album, lequel remonte si ma mémoire est bonne à 2003, je vous dirais que j’ai toujours travaillé ainsi, je me donne tout le temps nécessaire pour éditer un nouveau produit. Je m’explique : J’ai sorti ma première cassette en 1986, il a fallu ensuite attendre l’année 1991 pour voir mon second album sur le marché et quatre ans plus tard, soit en 1995 le troisième, l’essentiel pour moi est la qualité et non la quantité en somme. J’avoue toutefois que cette fois-ci j’ai voulu aussi prendre un peu de recul pour voir un peu plus clair et savoir surtout si je suis encore bien considéré par mon public. J’ai eu l’occasion en fait de vérifier que celui-ci est toujours attaché à moi, à travers notamment les appels que je reçois chaque jour demandant de mes nouvelles. C’est pour ce merveilleux public qui m’a toujours témoigné une grande estime, Dieu merci, que j’ai décidé d’éditer ce nouveau produit…
Intitulé Prisonnier, pourquoi ce titre ?ll C’est simple, parce que personnellement je considère la vie comme une prison avec moi dedans. Dans la vie on est souvent prisonnier de quelque chose. En tout cas moi je la vois ainsi.
Parlez-nous un peu de ce nouvel album qui sortira en fait quand ?ll En principe il sera sur le marché le 1er septembre prochain. Il comporte sept chansons, traitant de plusieurs thèmes de la vie avec des styles différents. J’ai composé même une chanson chaâbi pour faire plaisir à certains de mes fans qui me l’ont demandé, sinon il y a du folklore, de l’oriental, un peu de tout quoi.
Parlons si vous le voulez bien de la chanson kabyle. Où en est-elle au juste ?ll La chanson kabyle est toujours là et ne cesse d’évoluer grâce à ses enfants anciens et nouveaux.
Justement certains trouvent toujours à dire et à redire sur l’émergence de la nouvelle génération et la chanson rythmée. Il y a comme un conflit de générations qui s’est installé dans la chanson kabyle actuellement, où vous situez-vous ?ll Je ne vois pas où se situe d’abord ce conflit que vous avez évoqué pour me situer ensuite. Je vois les choses autrement. Je dirais que c’est merveilleux ce qui arrive à notre chanson qui est devenue grâce aux uns et aux autres très variée. Notre public n’a pas besoin d’aller chercher ailleurs son goût, il trouvera ce qu’il voudra chez nous. C’est déjà là l’essentiel.
Et si nous vous demandions pour clore cet entretien quelle est votre chanson préférée parmi bien sûr vos produits ?ll Toutes les chansons que j’ai composé sont miennes et par conséquent elles me sont toutes aussi chères les unes que les autres d’autant que celles-ci interprètent pour la plus part des réalités. J’avoue quand même qu’il y a une qui me touche particulièrement. C’est Ruh at ruhedh.
Entretien réalisé par M. O. Ben Mokhtar
