L’heure du bilan

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L’échéance de six mois fixée aux terroristes pour se rendre, dans le cadre des dispositions de la Charte pour la paix, a expiré officiellement ce jeudi.Quelque trois cents (300) redditions auront été comptabilisées au niveau national durant ce semestre. L’une des dernières repentances a été signalée la semaine passée au nord-ouest de Bouira. C’est celle d’un certain Mehdi Meghraoui, originaire d’un village rural de Zbarbar. Considéré comme nouvelle recrue du GSPC, ce jeune villageois âgé de 22 ans n’est resté, selon nos sources, que deux mois au maquis. Auparavant, il aurait exercé comme taxieur clandestin, faisant la navette entre Zbarbar et les localités voisines de Lakhdaria et Maâla.Dans la wilaya de Bouira, où les principaux maquis demeurent quadrillés par les forces combinées de sécurité, il n’y a pas eu de redditions en masse d’éléments du GSPC. En revanche, on avait moult fois signalé (durant ces six derniers mois) l’option de certains groupes terroristes pour une sorte de trêve comme prélude à leur repentance. Et finalement si l’on prend en ligne de compte la date butoir du 31 août 2006, la nébuleuse sanguinaire locale n’aura donc pas laissé beaucoup de plumes en termes de repentis. On ne faisait état, de temps à autre, que de redditions disparates et individuelles sous la pression des forces de l’ANP, comme ce fut le cas en automne dernier, non loin des monts de Lala Moussaâd. Dans des circonstances presque similaires, pas moins d’une trentaine d’éléments du GSPC on rallié l’ordre public dans les deux départements voisins de Boumerdès et Tizi Ouzou. Fin mars, on annonçait, à titre d’exemple, la reddition de deux terroristes du côté de Tassadort, au sud-ouest de la ville des Genêts. A intervalles réguliers, on signalait aussi d’autres repentances pour la wilaya de Boumerdès particulièrement dans les localités de Béni-Amrane, Ammal, Khemis El Khechna et Benchoud.L’expérience a montré, cependant, que les hordes islamistes ne donnent aucun signe de renonciation à leur aveuglement. Entre deux attentats, ceux surtout à l’explosif perpétrés à la moindre baisse de vigilance, les commandos du GSPC rackettent, rançonnent les villageois et tentent de compenser leurs pertes par de nouveaux ralliements.Réfractaires à l’appel de la réconciliation, avec comme preuve flagrante ces tracts qu’ils ont affichés la semaine passée à Thénia, Sahel Boubarak et au sud-ouest de Tizi Ouzou, les groupes islamistes armés tentent de semer encore mort et désolation en Kabylie.Principaux points chauds : les monts de Ammal et Béni-Amrane, non loin des gorges de Lakhdaria où l’on soupçonne encore la présence de 70 terroristes dont une trentaine, à l’instar de Sersoub, Zettouh, Bouzegza, Niche ou Hamzaoui, sont notoirement connus pour leur palmarès sanglant dans cette contrée. Ce sont des résidus de Katibet El Farouk dont le premier émir, un certain Ahmed Djebri, un ex du GIA ne faisait pendant huit ans que simuler son entrée en trêve.Il y a aussi l’axe Keddara-Aïn Taya en passant par Réghaïa. Les seriate sanguinaires de Katibet El Feth qui y sévissent se sont de tout temps spécialisées dans les attentats à l’expolosif considérés comme étant des coups médiatiques. Mois d’août, trois attentats à la bombe, 1 mort et 8 blessés au total dans les rangs des services de sécurité. Il y a encore la partie est de Boumerdès et le sud-ouest de Tizi Ouzou, où sévissent respectivement les phalanges d’El Ansar, El Arkam et En-Nour.On évalue leur nombre à 200 éléments.Durant ces six mois, les forces de l’ANP leur ont asséné, rappelle-t-on, d’importants coups de boutoir ayant permis l’élimination d’une quarantaine de terroristes, dont deux émirs, la capture d’au moins huit autres et la démolition de plus d’une cinquantaine de casemates…

Salim Haddou

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