»Le Cri » et  »La Madone » de Munch retrouvés, les voleurs toujours en fuite

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Les deux plus grands chefs-d’oeuvre du maître norvégien de l’expressionnisme Edvard Munch, Le Cri et La Madone, dérobés en plein jour le 22 août 2004 au musée Munch d’Oslo, ont été retrouvés jeudi en « assez bon état », mais les voleurs courent toujours. »La police d’Oslo peut confirmer que les deux tableaux sont maintenant en notre possession », a déclaré Iver Stensrud, responsable de la section de lutte de crimes organisés, lors d’une conférence de presse.L’authentification des deux oeuvres a été confirmée par des experts du musée Munch, selon l’agence norvégienne NTB.D’une valeur combinée proche de 100 millions de dollars (83 millions d’euros), les deux oeuvres « sont en assez bon état », a dit M. Stensrud. « Les dégâts sur les tableaux sont bien moindres que ce que nous pouvions redouter », a-t-il ajouté.M. Stensrud n’a pas précisé dans quelles conditions et où les deux tableaux avaient été retrouvés. Il a en revanche affirmé qu’aucune rançon n’avait été payée et qu’aucune nouvelle arrestation n’avait eu lieu.Peints en plusieurs exemplaires, les deux chefs-d’oeuvre étaient restés jusqu’alors introuvables malgré la récompense de 2 millions de couronnes (environ 250.000 euros) promise par la municipalité d’Oslo, propriétaire de la collection Munch.Les experts avaient toujours estimé que ces chefs-d’oeuvre étaient trop connus pour être écoulés sur le marché de l’art. »Depuis deux ans, et neuf jours, nous avons recherché systématiquement les deux tableaux, maintenant nous les avons trouvés. C’est un jour de joie pour nous, pour la police, les propriétaires des tableaux et le public qui pourra bientôt admirer à nouveau ces tableaux », a-t-il ajouté.Ces pièces maîtresses de Munch (1863-1944) avaient été dérobées au musée Munch d’Oslo le 22 août 2004 de manière spectaculaire. Ce jour-là, devant des touristes éberlués, deux hommes armés et encagoulés avaient fait irruption dans le bâtiment, maîtrisé une vigile pour s’emparer du Cri et de La Madone avant de s’enfuir dans un véhicule volé conduit par un troisième individu. La police norvégienne, qui avait fait de cette affaire une priorité, avait arrêté plusieurs personnes fin 2005 soupçonnées d’avoir participé au vol. Cinq suspects avaient alors été placés en détention provisoire.Le 2 mai, le tribunal d’Oslo avait condamné trois hommes à des peines de 4 à 8 ans de prison pour leur implication dans le vol du Cri.Deux des trois accusés avaient en outre été condamnés à verser « d’ici à deux semaines » 750 millions de couronnes norvégiennes (122 millions de dollars) à titre de dédommagements.Selon la principale théorie avancée par l’accusation lors du procès, le vol aurait été ordonné par les auteurs d’un vol à main armée qui s’était produit dans une succursale de la Banque centrale de Norvège quelques mois plus tôt à Stavanger (sud-ouest) et qui avait entraîné la mort d’un policier. Le vol des deux joyaux du musée Munch aurait ainsi servi de manoeuvre de diversion pour obliger la police à disperser ses moyens. Le musée Munch, dont le dispositif de sécurité avait été vivement critiqué après le vol, a pour sa part rouvert ses portes en juin après d’importants travaux qui ont quasiment transformé l’établissement en bunker.

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