The Queen, le nouveau film du réalisateur britannique Stephen Frears projeté en compétition officielle au festival de Venise, s’intéresse aux relations entre Elizabeth II et Tony Blair, après le décès de la princesse Diana en 1997. »Je pense que jamais je ne comprendrai ce qui s’est passé cet été », confie la reine à son Premier ministre, vers la fin du film. « Je n’ai jamais autant été détestée. »Helen Mirren, dans le rôle d’une reine incapable de comprendre le chagrin du peuple britannique, s’est confrontée à la délicate tâche d’incarner à l’écran un personnage encore en vie. Avec sa voix frêle et des cheveux gris ondulés, l’actrice livre une performance convaincante, pleine d’humour. « Ce fut un projet très, très effrayant », a déclaré Mirren lors de la conférence de presse. « Jouer quelqu’un de vivant, c’est une situation de laquelle on ne peut sortir gagnant. Aussi bon que vous soyez, vous n’atteindrez jamais le dixième de similitude avec la personne. »Le réalisateur de My beautiful Laundrette (1985) et des Liaisons dangereuses (1988) trouve ici un prétexte pour dresser le portrait de la Grande-Bretagne des années 90, alors que le travailliste Blair vient tout juste de remporter ses premières élections législatives.L’équipe du film, qui s’est lancée dans un travail d’investigation considérable auprès de Downing Street et de la famille royale, s’est toutefois défendue d’avoir voulu reconstituer à l’identique ce moment de l’histoire anglaise.The Queen, souvent drôle lorsqu’il dépeint les relations familiales des Windsor, sort le 18 octobre sur les écrans français.